Je m’approche du genre de la science-fiction avec prudence et timidité et, pour l’instant, ne m’aventure que dans les œuvres pour la jeunesse. J’avais cependant donné ce roman à lire à certains de mes 4èmes et je l’ai lu moi-même avec grand plaisir.
L’ouvrage débute sur une image très poétique que le titre a reprise : un déluge de feu s’abat sur l’humanité, notre Terre, Gaïa, souffre, se révolte, « pleure toutes les larmes de son corps et engendre des océans dans lesquels s’abîment les continents. Elle s’arrête juste à temps pour ne pas sombrer dans son propre chagrin, dans sa propre furie, et fait naître du fluide de ses entrailles les contours d’un continent destiné à ses enfants survivants… s’il y en a. Tel un grain de poussière illuminé flottant dans l’océan des larmes de Gaïa, une bulle de vie se dirige au gré du vent, de la mer et de ses courants, vers ce petit bout de terre vierge et sauvage. »
L’Archebulle est donc créée, cocon protégé du reste du monde et hautement surveillé par des vigiles. Natanae est une adolescente forcée de suivre sa mère qu’elle n’aime pas (et qui ne l’aime pas) suite au décès de son père. Elle déteste ce beau-père violent, Ramo, mais découvre avec ravissement, une demi-sœur, Thynie, 2 ans, et se sentira immédiatement le devoir de la protéger. Non loin de là, dans un autre quartier plus favorisé de l’Archebulle, se morfond Morphée, un adolescent épris de liberté et de culture. Il va souvent lire des poèmes et des pièces de théâtre dans la bibliothèque de son père, la Premier Dirigeant des Novi Electi, les « rois » de la bulle. Il surprend d’ailleurs une conversation qui lui fait comprendre que l’Archebulle a établi un contact avec l’extérieur, avec le continent qui ne serait plus contaminé comme ce fut le cas jadis.
Evidemment, sur un fond de comparaison avec Roméo et Juliette, Natanae et Morphée se rencontrent, leur différence les rapprochant. Ils décident de fuir l’Archebulle en emmenant la petite Thynie. Même si les dernières images de l’épilogue fleurent bon l’état sauvage, le retour à la nature splendide et primitive, j’aurais voulu en savoir davantage sur ces terres inhabitées, ça doit être mon côté Robinson…
Un beau roman en tous cas, qui a bien plus à mes élèves. Ramo le beau-père qui va jusqu’à tenter un viol sur Natanae les a terriblement choqués.
Pour le peu que mon expérience dans ce genre littéraire m’ait appris, le thème du complot est redondant : un monde futuriste où l’on nous cache quelque chose… à suivre pour vérification !