Encore une fois la théorie du best-seller qu’on découvre trop tard et qui déçoit a malheureusement fonctionné ici… (j’ai d’ailleurs vu The Artist hier soir, oui, « enfin », ceux qui me connaissent savent que j’ai un sacré nombre de trains de retard cinématographiques… donc, je n’ai pas été déçue par le film mais je suis loin de le considérer comme un chef d’œuvre ! )
Mexique - il y a quelques dizaines d’années. Tita et Pedro s’aiment mais, afin de suivre une coutume ancestrale, la terrible mégère de mère de Tita l’empêche de se marier sous prétexte qu’elle doit veiller sur sa mère. Pedro, dans l’espoir de se rapprocher de sa bien-aimée, épouse sa sœur. Mais la mère veille au grain, les amoureux ne font que se frôler, se désirer secrètement, s’épier.
L’originalité du livre, ce sont les recettes qui rythment l’année. Tita est une excellente cuisinière et elle laisse une partie de son âme dans ses compositions gastronomiques. Les convives qui y goûtent ressentent des émotions particulières allant de la crise nymphomane à l’exaltation joyeuse, en passant par la maladie qui fait rendre les tripes. Le dépaysement est assuré et la joie de vivre côtoie continuellement la tragédie.
Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas entrée complètement dans cette ferme mexicaine. L’histoire d’amour, même, ne m’a pas convaincue. Assez banale, elle réunit les amants maudits à la fin, comme on le devine d’entrée de jeu.
Les recettes, quant à elles, m’ont émoustillée (la gastronomie fonctionne toujours sur moi, à la perfection !), elles vont chercher loin dans l’originalité (piments aux noix, bouillon de queue de bœuf, cailles aux pétales de roses, …).
Vous avez peut-être compris, mon avis est mitigé et je crois que c’est un livre que je relirai un jour (je ne dis pas souvent ça !) pour l’apprécier mieux.
Une image qui m’a plu : « Ce regard ! Elle s'avançait vers la table, un plateau de crèmes caramel dans les mains quand elle le sentit, ardent, lui brûler la peau. Elle tourna la tête et ses yeux croisèrent ceux de Pedro. Elle comprit ce que ressentait un beignet au contact de l'huile bouillante. »
Et une histoire de phosphore… : « Nous possédons en nous-mêmes les éléments nécessaires pour produire du phosphore. Ma grand-mère avait à ce sujet une théorie très intéressante : elle disait que nous naissons tous avec une boîte d'allumettes en nous, mais que nous ne pouvons pas les allumer seuls : nous avons besoin d'oxygène, comme dans l'expérience que nous venons de faire, et d'une chandelle. L'oxygène provient, par exemple, de l'haleine de la personne aimée ; la chandelle peut être n'importe quoi : un aliment, de la musique, une caresse, une parole ou un son. C'est le déclencheur. L'allumette s'enflamme et, l'espace d'un instant, nous sommes éblouis. Il se produit en nous une agréable chaleur qui disparaît peu à peu, au fil du temps, jusqu'à ce qu'une nouvelle explosion vienne la raviver. Chacun a ses propres détonateurs qu'il doit découvrir. La combustion qu'ils entraînent procure de l'énergie à l'âme : en d'autres termes, cette combustion est la nourriture de l'âme. »