Je me réjouissais tant à l’idée de lire ce deuxième opus que je n’ai même pas eu peur d’être déçue. J’avais bien raison, cet album est un bonheur, une folie des grandeurs, une plénitude extrême. Quoi ? grand format, grands mots.
Alors qu’on avait laissé petit Charles voler de ses immenses ailes de dragons, parcourir le monde à coups de vers et de rimes, on le retrouve très en forme, en vrai globe-trotter, mais avec un souci qui le turlupine: il est seul et recherche un ami. Antoinette, la coccinelle, lui propose la sienne, d’amitié. Mais Charles se fout d’elle, elle ne vivra que deux ans maximum, et lui qui est parti pour quelques siècles d’existence, que peut-il en faire ?
Quittant les pays froids, il s’aventure dans les contrées chaudes quémandant quelque amitié. Notre ingénu se fait avoir : il tombe sur le cyclope, Polyphème lui-même, qui lui rit au nez quand il entend parler d’amitié. Il lui demande de traire ses brebis avant de le manger tout cru ! Devinez qui vient sauver Charles ? ce n’est pas une mais des dizaines de coccinelles qui viennent tourmenter l’unique œil de l’énorme cyclope jusqu’à ce que Charles puisse s’envoler. Charles a compris la leçon, les grands amis ne sont pas forcément grand en taille et à son tour, il va sauver les coccinelles grâce à un gros crachat enflammé.
Succès garanti à la maison. Ce qui est super avec nos chers deux auteurs (et je l’avais déjà dit pour le premier tome) c’est que le parent prend autant de plaisir que l’enfant à cette lecture. Ma fille a aimé le cyclope qui ne lui a pas fait peur du tout (et c’est la première fois qu’elle en voyait un !), ce qui ne l’a pas empêchée de faire un gros câlin à l’œil de Charles en dernière page … et mon fils a vraiment apprécié le passage où Charles doit traire la brebis avant de passer à la casserole. Tout deux ont aimé ce nouveau surnom, Charly Charlot, et pour ma part, retrouver le géant de L’Odyssée aux prises avec notre dragonnet d’amour a été délectable !
Que dire de plus ? s’il y a un album à acheter (pas à emprunter, à se procurer d’une manière obscure… et non, les auteurs ne m’ont pas –encore !- payée !), donc s’il ne devait y avoir qu’un album à acheter, c’est celui-ci qu’il faut choisir.
Et à la maison, les deux albums grandissimes l’un à côté de l’autre sur les étagères de la salle de jeux, ça a quand même sacrément de la gueule !