Je crois que j’ai bien fait d’avoir mis un pied dans l’univers de Fitzgerald avec Gatsby le Magnifique avant de découvrir ce roman qui raconte la vie de Zelda, l’épouse de Scott Fitzgerald.
Il s’agit d’un récit à la première personne qui mêle bribes biographiques des deux protagonistes et fiction, ce qui rend l’ensemble à la fois intéressant et plaisant à lire.
Zelda est une jeune femme libre, désinvolte, très courtisée, garçon manqué, insolente : « Je suis la fille du Juge, la petite-fille d’un sénateur et d’un gouverneur : je fume et je bois et je danse et je trafique avec qui je veux. » Elle est aussi terriblement audacieuse et provocatrice : « J’aime le péril … les précipices…, les dés qu’on jette étourdiment en pariant sa vie entière, et je n’attends même pas qu’ils aient fini de rouler pour décider de la ruine. Me perdre, j’aime aussi, à l’occasion. C’est moi. Rien ne m’en guérira. ». Elle joue avec le feu, couche à droite à gauche et se prend de passion pour Scott, ce fils de vendeur de savon, surnommé aussi Goofo. Ils joueront aux amants terribles, à je t’aime moi non plus. Elle sera sa muse, il sera son bourreau. Elle est romancière, il lui interdit d’écrire et plagie le peu qu’elle a pu écrire… Elle souffre de ses insultes, de son alcoolisme, de ses frasques homosexuelles, tombe éperdument amoureuse d’un aviateur pour finir par vivre, une très grande partie de sa vie, en hôpital psychiatrique.
Une chose est certaine : Zelda fascine, je crois qu’on ne peut le nier en refermant ce roman. C’est un personnage à qui il fallait consacrer tout un livre, c’est sûr. L’histoire de cette déchéance a fait résonner deux échos en moi : une profonde tristesse face à cette vie gâchée et l’immense envie de connaître un peu plus cette relation ambiguë qu’était le couple Zelda-Fitz.
Un papillon qui s’est brûlé les ailes… une salamandre pas si invincible que ça…
J’ai lu le livre en plusieurs fois ce qui a freiné ma lecture et ma compréhension. C’est très bien écrit, souvent violent, toujours haut en couleurs, parfois bestial mais j’ai trouvé un petit je-ne-sais-quoi d’artificiel qui m’a ennuyée. Savoir que des éléments imaginaires ont été accolés à la réalité historique me trouble encore. Je terminerai en ajoutant que pour un Goncourt (2007), tout de même, c’est vraiment pas mal… J