Encore un livre que j’ai choisi parce qu’il connaît un vif succès auprès de nos collégiennes… je vais dorénavant me méfier de cette approche…
L’idée est originale et sympathique, je ne le nie pas. Ginny a une tante excentrique, nomade, célibataire et artiste. Elle décède brutalement mais laisse à la jeune fille de 17 ans une liasse d’enveloppes contenant des lettres avec une « mission ». Ginny suit les demandes de sa tante à la lettre et voyage ainsi dans différents pays d’Europe. Elle suit ses traces, en fait. Elle s’arrête d’abord à Londres, s’en va ensuite à Edimbourg, puis à Rome, Paris, Copenhague, Venise, Corfou ...
Je le répète, l’idée est bonne mais que c’est mal écrit ! C’est plat, sans saveur, parfois maladroit. Et si vous êtes amateurs de clichés, vous en aurez une bonne plâtrée ici ! Ginny se fait draguer par un Italien, il pleut à Amsterdam, les Français se promènent tous avec une baguette sous le bras…
Je cherche les petits moments plaisants dans ces escapades européennes ... : les journées marathon d’une famille américaine venue visiter Amsterdam ; tout est chronométré, réglé à la minute près pour voir le plus de choses possible. Rajoutons les mentions à certains artistes comme Van Eyck ou Rembrandt qui peuvent donner envie aux jeunes d'y jeter un coup d'oeil. Sûr que les jeunes filles s'identifieront à Ginny qui est timide et réservée mais qui, à travers ce voyage initiatique, s'émancipe et s'ouvre comme une belle fleur. Je ne dois plus être assez jeune pour marcher à côté de ce genre de personnage...
Allez un exemple de cette écriture à haute-voltige :
A Rome : « En marchant, elle remarqua quelque chose. Les touristes portaient des sandales ou des baskets, de gros sacs et des cartes. Ils avaient l’air d’avoir chaud et engloutissaient des bouteilles d’eau et de soda. Elle vit même certains d’entre eux se faire de l’air avec de petits ventilateurs portables. Ils étaient ridicules, mais Ginny savait qu’elle ne valait guère mieux. Son sac était collé à son dos. Es tresses étaient toutes molles à cause de la chaleur. »