Il me tardait de revenir vers cet auteur dont j’ai tout aimé.
Jim est un bonhomme tranquille qui, à soixante ans, fait quelques heures en tant que chauffeur Uber. Lorsque sa nouvelle voisine, Corina, emménage juste à côté de chez lui (les murs fins vont avoir leur rôle à jouer ...), il se lie d’amitié avec elle. Disons plutôt qu’elle cherche à créer des liens car de son mari militaire, un certain Grolsch, il ne faut plus rien attendre, c’est un rustre qui, les rares fois où il est présent, dilapide l’argent dans l’alcool. En parallèle, Kyle, affecté aux Forces Spéciales, a une demande particulière à faire à une amie d’enfance, Madison : voudrait-elle l’épouser en sachant qu’il est gay, qu’elle lui servirait d’une couverture parfaite en échange d’une vie confortable et des soins médicaux pour son fils malade ? Tout ce beau monde va finir par se retrouver autour d’un mort, de liasses d’argent et d’histoires de sniper.
C’est une lecture bien agréable et divertissante dans un univers où rien n’est jamais grave, où toutes les solutions même les plus loufoques sont envisageables, où le thème de l’armée et de la vie des militaires et de leurs proches prend une place essentielle. De morale, il n’y en a pas vraiment même si les personnages les plus sombres en ont tout de même pour leur compte. L’auteur semble être du côté des femmes, il rend leur vie plus douce et plus confortable et les dote d’un fort caractère, très appréciable. Bref, si ce n’est pas le meilleur des Levison, j’ai passé un excellent moment de lecture, Levison aimant égratigner cette organisation inattaquable qu’est l’armée, retournant les codes habituels (le vieux type bedonnant a toutes ses chances, l’ancienne strip-teaseuse aussi, l'homosexuel n'est pas en reste). C’est jouissif et juste ce qu’il faut d’irrévérencieux. (Dans le même registre, Incardona tape encore plus fort, c’est pour cela que mon avis peut paraître un peu terne). Un auteur à lire absolument si vous ne l’avez pas déjà fait.
Du même auteur :
Trois hommes, deux chiens et une langouste,
« La dernière fois que Jim avait dîné chez quelqu'un, il y avait un président différent. Et la fois d'avant, encore un autre président. Jim a une moyenne d'un dîner par administration, et il trouve même que c'est excessif. Les deux dernières fois qu'il a accepté une invitation à dîner, ça a été comme pour celle-ci parce qu'il estimait se faire moins remarquer en le faisant. Si vous acceptez une fois et refusez ensuite toutes les autres invitations, vous n'êtes qu'un grincheux. Mais si vous n'acceptez jamais, vous passez pour un excentrique ou quelqu'un de secret, et les autres se posent des questions sur vous. L'astuce, c'est de ne jamais rendre les gens curieux. »