Lecture abandonnée !
Louise rentre chez elle avec son chat qu’elle a été obligée de faire euthanasier. Après dix-sept ans de vie commune, c’est un moment triste et elle a préféré enterrer le joli cadavre noir dans son propre jardin. A cette occasion, elle découvre un lingot, des napoléons d’or et des bijoux anciens et précieux. Ce trésor lui permet de voyager, de retrouver quotidiennement des sources d’eau (elle adore les rivières, les lacs, la mer et les fleuves) et aussi de travailler ailleurs que chez elle puisqu’elle est écrivaine. Elle rencontre Louis qui devient son amant.
Il m’arrive vraiment rarement d’abandonner une lecture mais ce roman m’est tombé des mains et je me suis arrêtée au bout d’une cinquantaine de pages. J’ai eu cette très nette impression de soulever une cloche de vers et de voir évoluer des personnages sans consistance aucune dans un univers si éthéré qu’il en est devenu étouffant. Le texte est bien écrit, poétique, mais les phrases m’ont paru tantôt creuses tantôt vides de sens (en tous cas, moi, je ne les ai pas comprises). Le lecteur n’a pas accès aux intentions et aux sentiments des personnages. Dans une alternance de chapitres, le texte est écrit à la troisième personne puis à la première (?) Interdite et confuse, je suis restée en dehors de ce roman ; c’est d’autant plus regrettable que j’ai adoré Villa Amalia et Tous les matins du monde de cet auteur. Pour Les solidarités mystérieuses, mon avis était plus mitigé.
Avez-vous lu ce roman ? ai-je eu tort d’abandonner si vite ? Les critiques du Masque et la Plume sont élogieuses...
Des extraits pour prouver mes dires :
Louis et Louise se sont vus une première fois avant de se croiser deux mois plus, entretemps, ils se sont oubliés : « Je pense que ce qui est cruel, ce n’est pas cet oubli. Ce n’est pas du tout cette expulsion. C’est d’imaginer que la beauté de cette mer qui se retire est une expulsion.
- Vous voulez dire que ce vide pourrait être heureux ?
Elle se tait.
- Plus heureux ?
Elle se tait.
- Ce vide qui s’ouvre ?
Elle se tait.
- Ce vide qui s’agrandit ? Qui aspire ? »
A propos de Louis : « Son pelage était si beau. Louise se mit de façon absurde, dans les premiers jours d’été, à s’épiler douloureusement, entièrement, avec une pince à épiler. C’était un étrange et patient défi qu’elle s’était lancé, dont elle ne voyait pas le motif. »