Epoque 1 « Pain noir (1939-1940) »
Du bon pain dans une BD, ça ne se refuse pas !
En 1938, la famille Martineau ouvre sa boulangerie à Saint-Jean-de-Monts, un gros village de Vendée. Si les premiers clients tardent à venir, habitués qu'ils étaient à fréquenter l'autre boulangerie du village, l'excellent pain des Martineau attire rapidement un plus grand nombre. Mais la guerre éclate, le père et boulanger doit partir au front Marguerite reprend le flambeau avec ses jumeaux Marcelin et Monique. La vie n’est pas de tout repos : des exilés de l’Est arrivent peu avant les Allemands qui occupent la petite ville en conquérants. Marguerite plaît beaucoup aux hommes, les Français comme les Allemands et Marcelin s’engage petit à petit dans la résistance, les pains qui circulent aisément constituant un bon moyen de faire passer des informations.
Ce n’est pas tant l’univers de la boulangerie qui nous est proposé qu’un aperçu de la vie quotidienne sous l’Occupation allemande. Pour survivre, tout le monde se met au boulot et si certains font preuve de solidarité, il faut aussi se méfier d’autres personnes plus viles et mesquines. Les protagonistes sont attachants et courageux, à commencer par Marguerite, déterminée et stoïque qui, on le sent bien, ne sait trop que faire du charme qu’elle dégage. Le scénario tient la route (à la fin du tome, on a hâte de lire la suite) dans un univers qui ne souffre pas trop (un peu quand même) de stéréotypes. Les dessins, très classiques cadrent bien avec l’époque même s’ils ne m’ont pas tout à fait emballée (du brun, du beige, du kaki, bon on a compris l’ambiance). Dernier points positifs : la recherche documentaire fouillée et intéressante, j’ai notamment beaucoup aimé cette publicité qui reflète bien les restrictions de la guerre : « Economisez le pain, coupez-le en tranches minces et utilisez toutes les croûtes pour les soupes ». Et puis cette escapade à Saint-Jean-de-Monts est vivifiante et m'a rappelé de jolies vacances vendéennes !