Millie est une jeune femme avec un passé lourd : après dix ans de prison, un petit boulot qu’elle n’a pas su garder, elle vit dans sa voiture. Lorsqu’elle est embauchée chez les Winchester en tant que femme de ménage, elle saute de joie, c’était tellement inespéré. Nina, la mère de famille, Andrew, le très séduisant père et la petite Cecelia forment, en apparence, une famille sublime et irréprochable. Sauf que. Nina est à moitié -ou complètement ?- folle, elle donne constamment ordres et contre-ordres à Millie, elle salit de manière spectaculaire chaque pièce de la maison, elle humilie consciencieusement son employée devant ses amies. Cecelia est une gamine hautaine et désagréable qui sait déjà très bien donner des ordres et mépriser Millie. Enfin, Andrew sort du lot, il est toujours souriant, aimable et poli avec la femme de ménage, il dégage un charme fou mais il n’est pas souvent là et il semble tellement amoureux de sa mégère de femme, qu’il la défend tout de même toujours. Au jardin, Enzo, un employé d’origine italienne, semble prévenir plusieurs fois Millie des dangers qu’elle court dans cette vaste et luxueuse demeure. Petit à petit, Millie, cloîtrée dans une minuscule chambre au grenier, découvre le passé terrifiant de Nina et, craint de plus en plus pour sa propre vie.
On m’a recommandé cette lecture plusieurs fois et on a fini par me fourrer le livre dans les mains. Pas le choix... Pour une lecture addictive, c’est une lecture addictive, c’est clair ! De quoi battre le record de vitesse de lecture. Côté suspense et tension, on est servis, on tremble avec Millie dans cette maison de cinglés, dans une 2e partie, débarque la surprise à laquelle personne ne s’attendait et dans la 3e, boum paf pif, encore une surprise. Retournements, revirements, twist. Pour l’écriture, ne cherchez rien d’original, de beau ou de surprenant, c’est d’une platitude sidérale. Avec quelques effets spéciaux dignes d’une rédaction d’élève de 4e (la grosse dispute conjugale un soir de gros orage avec éclairs et coups de tonnerre). Peu de réelle psychologie des personnages qui sont des girouettes et n’ont pas vraiment de personnalité cohérente. Une fin qui peut faire pouffer tant elle paraît ubuesque (et pourtant cohérente, ce coup-ci, mais si mal amenée). Donc, ça fait le job, c’est parfait pour une plage bruyante ou un long trajet en train ou en avion, si on a envie de se libérer le cerveau ou de se couper du monde (même si un arrière-goût un peu âcre m'est resté). J’ai aussi été heureuse de fermer le livre pour passer à autre chose. Reste à savoir quand/si je vais caser la lecture de la suite.
« Même si je me suis résignée à m'occuper de mes affaires et à ne pas me mêler des antécédents de santé mentale de Nina, je ne peux m'empêcher de me poser des questions. Car enfin, je travaille pour cette femme. Je vis avec cette femme. Et il y a autre chose d'étrange à propos de Nina. Ainsi ce matin, pendant que je nettoyais la salle de bain, je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'une personne en bonne santé mentale ne pourra jamais laisser cette pièce dans un état pareil - les serviettes par terre, la vasque du lavabo maculée de dentifrice... Je sais que la dépression peut parfois priver les gens de toute velléité de rangement. Pourtant Nina était assez motivée pour sortir tous les jours, sans que je sois parvenu à déterminer où elle va. »