Récit musical de la Compagnie La Volige
Résumer le célèbre roman d’Alexandre Dumas en 1h45 ? Tel est le pari réussi de cette troupe musicale et guillerette. Le conteur Nicolas Bonneau nous emmène dans cette histoire de vengeance ; avec simplicité et finesse, il revient sur les coups de chance d’Edmond Dantès, celui d’être le fiancé de la belle Mercedes, celui de devenir capitaine du Pharaon, le trois-mâts de marine marchande, celui d’être comblé, tout simplement. Il retrace sa chute aux Enfers avec pour responsables Danglars fou de jalousie, Fernand amoureux de Mercedes également, Villefort craignant pour sa notoriété et Caderousse, stupide et cupide. Et la renaissance en comte de Monte-Cristo, puissant et richissime, qui balaie d’un revers de manche tous ses anciens ennemis.
J’avoue avoir éprouvé quelques réticences avant le spectacle, avec ce genre « récit musical » ... je me suis trompée sur toute la ligne, la mise en scène originale et créative (j’ai adoré ce mur de cordes), le jeu des acteurs juste et varié, les musiques à la Ennio Morricone, tout m’a plu et je n’ai pas vu passer le temps. Du support vidéo aux divers instruments de musique en passant par une séance de doublage complètement burlesque (qui rend hommage aux différentes adaptations cinématographiques du roman), le spectacle enchante et surprend. Mention particulière à Fanny Chériaux (co-productrice) et à sa voix sublime qui a incarné un abbé Faria envoûtant. Ils ne sont que trois sur scène mais chacun est polyvalent et prestidigitateur. Que les spectateurs soient complètement vierges par rapport à la connaissance de l’histoire d’Edmond Dantès (encore qu’avec le succès du film de l’été dernier, ils doivent être rares) ou qu’ils soient fins connaisseurs de l’œuvre de Dumas, je crois que tout le monde y trouvera son compte. La troupe tourne encore au moins jusqu’au mois de mai, jetez un coup d’œil aux dates et n’hésitez pas.
Pour ma part, le spectacle m’a donné une furieuse envie de relire le roman (dévoré à 20 ans) !