J’ai lu ce roman dans le cadre du challenge Les Classiques c’est fantastique avec pour thème du mois de novembre, une incroyable « battle Jane Austen vs Les sœurs Brontë ».
Dans le Somersetshire, Anne a deux sœurs casse-pieds et un père veuf un peu sot. Si elle n’a jamais vraiment été écoutée et aimée à sa juste valeur, elle a toujours vécu dans le luxe et l’opulence. La famille doit cependant laisser derrière elle leur grande demeure pour la mettre en location afin de conserver le train de vie que tous menaient jusqu’à présent. Anne recroise Frederick Wentworth devenu capitaine. Epris l’un de l’autre neuf ans auparavant, elle a dû refuser sa demande en mariage sur le conseil d’une amie plus âgée parce qu’il était alors sans fortune. Les années ont passé et, même si la beauté d’Anne s’est fanée (à 27 ans...), elle est encore courtisée par les hommes mais n’a d’yeux que pour le beau Wentworth devenu riche. Gêne et embarras, maladresses et incompréhensions vont les éloigner l’un de l’autre.
J’ai découvert l’autrice avec Orgueil et préjugés, j’étais alors éblouie par l’écriture et le style élégant et raffiné de l’écrivaine. Si le style et l’élégance des phrases m’ont encore une fois séduite, le contenu lui-même m’a trop souvent franchement barbée ... entre les femmes si fragiles qu’il faut sans cesse les protéger, la marraine/amie qu’on écoute docilement sans suivre ses propres instincts, le qu’en-dira-t-on, les apparences, la bienséance, ... pfiouuu, je me suis tellement sentie à mille lieues de tout ça ! A part nos deux héros parfaits – et on sait d’emblée qu’ils finiront ensemble – ces personnes riches, hypocrites et oisives ne s’occupent que de commérages, de soirées à combler, d’invitations, de peau qu’il ne faut pas avoir trop halée ... Je me suis ennuyée.
Pour revenir à la battle Austen/Brontë, Les Hauts de Hurlevent m’ont davantage emportée et subjuguée.
« Un homme n'a pas à veiller un enfant, ce n'est pas de son ressort. Il appartient toujours à la mère de s'occuper de son enfant malade, c'est ce que lui dicte généralement son cœur. »
Anne a si mal vieilli (à 27 ans !) « Si les années avaient terni l'éclat de sa jeunesse à elle, le temps n'avait pas laissé de trace sur lui. Il avait une mine resplendissante, une allure plus virile. Elle avait retrouvé le même Frederick Wentworth. »
Prise de conscience : « Le chagrin d'un individu n'est pas nécessairement proportionnel à sa taille. Une personne grande et forte a bien le droit d'être tout aussi profondément affligé que la créature la plus gracile. »