J’avais déjà souvent ce roman graphique en main avant de le reposer, rebutée par les dessins. J’ai fini par le lire...
Simon, un Anglais de 14 ans vit avec des parents qui se disputent souvent. Il côtoie des jeunes qui le harcèlent et tentent quotidiennement de lui extorquer de l’argent. Un jour, une voyante lui prédit les numéros gagnants d’une course de chevaux et, effectivement, Simon va remporter 16 millions de livres. Mais, mineur, il a besoin de la signature d’un parent pour valider le gain. Or, sa mère est retrouvée inconsciente dans leur maison, apparemment elle aura été violemment tabassée et le père a disparu... Avec un ami de la mère, Simon part en road trip à travers l’Angleterre à la recherche de son père, il rend également visite à sa mère restée dans le coma et va surtout mûrir d’un coup, assommé par une série de découvertes.
Evidemment, suivre les histoires de petites pastilles dialoguant dans des décors de dessins d’architecte et de coupes de maison, ça surprend. C’est conceptuel, expérimental, novateur, géométrique. Le dessin cède sa place au schéma, on se dit qu’on n’accrochera jamais et pourtant l’intrigue est suffisamment prenante pour que ça fonctionne. Entre cartes, plans, factures, coupons et dessins, le lecteur est baladé dans un univers policier et familial qui a même le don de devenir touchant. La BD a reçu le Fauve d’Or 2023, le Prix du Meilleur Album du Festival de la Bande dessinée d’Angoulême, je ne saurais dire si c’est mérité parce que les dessins restent rudimentaires en comparaison avec ceux d’autres auteurs mais la lecture m’a plu et c’est l’audace qui été récompensée.