Paul est écrivain ; un écrivain qui a arrêté d’écrire et même arrêté de vivre depuis qu’il a perdu sa compagne, Sofia, six mois plus tôt. La jeune femme souriante et amoureuse, solaire et sublime lui manque à chaque instant. Il la voit partout, l’entend parler, se souvient de tout ce qu’ils ne se sont pas dit, l’écoute sur son répondeur. Il accepte enfin l’invitation de Giovanni en Italie et quitte Lyon qui lui rappelle tellement son amour. En Toscane, il retrouve des amis de Sofia d’origine italienne mais, même bien entouré, il se sent seul et malheureux. Une petit fille nommée Alba l’accueillera dans son refuge caché. Il finit par aller à Stromboli, l’île natale de la jeune femme et erre entre dédale de rues, campagne, volcan et mer.
Lorsque l’amour continue au-delà de la mort, lorsque les êtres chers restent même s’ils sont partis, lorsque la beauté du monde ne suffit pas à consoler, on obtient cet album d’une infinie délicatesse. Malgré le manque et le deuil, tout est sublime : les paysages, les rencontres, les souvenirs. Comme si la mort était capable de rendre plus beau chaque pierre, chaque vague, chaque sourire. Les dessins sont sublimes ; à l’instar de la couverture, ils magnifient la nature et les êtres. Il n’y a ni leçon donnée ni message transmis dans cet album, simplement un amour très fort exprimé au-delà de la mort. Si ce roman graphique se passe souvent de dialogues (le titre est si bien trouvé), je me tais aussi et vous conseille chaudement cette lecture, touchante et bouleversante.
--- Coup de cœur ---
« J’avais peur de ce que j’allais trouver, ou ne pas trouver, en me rendant sur cette île. J’avais aussi peur de ce que j’allais y amener. Peur de coloniser le vide de son absence. Avec ma tristesse. Ma colère. »