Avec ma fille de 15 ans, il nous arrive de plus en plus d’avoir des lectures communes. Pour les vacances, c’est elle qui a lu la première ce titre, quant à moi, il me tardait de découvrir cet auteur.
Nina Kircher, une veuve d’âge mûr retrouve un homme qu’elle connaissait dans un hôtel de luxe, dans le Sud de la France. Elle se lève de son transat, le suit jusqu’à son bungalow et le tue à coups de couteau. Pour Théo, un jeune quarantenaire qui s’apprête à organiser le vernissage rendant hommage à feu son père, le grand photographe Paul Kircher, c’est l’incompréhension la plus grande. D’autant plus que sa mère s’enferme immédiatement dans un mutisme qui fait craindre pour sa santé mentale. C’est alors que Paul décide d’enquêter sur le passé de sa mère qu’il connaît si peu. De Nice à Genève en passant par Lausanne, Théo découvrira que sa mère n’a pas du tout eu l’enfance qu’il imaginait mais qu’elle est passée par Sainte-Marie, une maison d’éducation très particulière, où elle aura fait des rencontres marquant sa vie entière.
Ma fille s’est d’emblée déclarée déçue, pas tellement par l’intrigue de ce polar que par son écriture et tous les éléments qui gravitent autour de l’enquête. Et je suis totalement d’accord avec elle. Le personnage central est agaçant par... par quoi ? une sorte d’attitude d’enfant gâté et de privilégié qui découvre la vraie vie, un égoïsme qu’il n’assume pas, des trajets d’avion à n’en plus finir et la relation gnangnan prévisible entre Marianne et lui (l’intransigeance de ma fille : « Si je veux lire une romance, je lis une romance »). Les portraits souvent caricaturaux associés à un style plat ou désespérément convenu et les retournements de situation finals un peu trop nombreux ne nous ont pas convaincues. Le livre se lit cependant avec une fluidité et une facilité qui peuvent être appréciées sur un transat au soleil et l’histoire racontée dans cette maison d’éducation sordide m’a tout de même tenue en haleine pendant quelques dizaines de pages. Un avis trop mitigé donc pour me donner l’envie de poursuivre avec cet auteur.
« La porte du bureau du docteur Dussaut est entrouverte. Dans l’entrebâillement, j’aperçois une jeune femme d’environ trente-cinq ans, cheveux auburn, plutôt petite, juchée sur un escabeau. Elle est en train de ranger d’épais dossiers sur le dernier rayon de la bibliothèque. » Théo la prend d’abord pour une assistante de l’historien, et non, dadam, c’est cette belle jeune femme elle-même qui est Docteur en histoire, c’est fou quand même hein...
« Le foyer fonctionnait comme une petite société coupée du reste du monde. Durant l’essentiel de la journée, les pensionnaires étaient sollicitées pour accomplir toutes les tâches qui auraient pu incomber à des domestiques. »