D’une pierre deux coups : je sors un livre de ma PAL et participe au challenge de Fanja, Book Trip en mer. Il s’agit d’un court roman ou d’une longue nouvelle (122 pages), comme on voudra.
Le Docteur Maracot a une obsession : descendre dans les profondeurs de l’océan. Pour cela, il embarque avec lui le narrateur, Headley un biologiste, et un sympathique mécanicien, Bill Scanlan, au large de la Grande Canarie. L’objectif est de s’enfermer dans une cage reliée par un câble au bateau, avec un fil de téléphone qui permet de communiquer avec les humains restés à la surface, et de s’enfoncer jusqu’à 8000 mètres de profondeur. Les hommes peuvent allumer ou éteindre une lumière dans la cage et ainsi admirer des centaines d’espèces animales, pour certaines jamais répertoriées. Tout se passe au mieux, la cage parvient même à toucher le sol mais, parce que Maracot voulait analyser la formation volcanique sous leurs pieds, ils se heurtent (au sens propre du terme !) à une créature géante, mi-crabe mi-écrevisse, qui semble s’attaquer à la cage. Finalement, le monstre ronge le filin qui les reliait au bateau et la cage s’enfonce dans les abîmes, les aventuriers n’en ont plus que pour quelques heures d’oxygène et de vivres (et de whisky, ne jamais oublier le whisky !) Pourtant, aux hublots de la cage apparaît soudain... un visage humain ! Les explorateurs sont accueillis dans un microcosme où des humains vivent une existence confortable.
Quel étrange récit ! D’abord très effrayant (si j’adore le snorkeling, l’idée de descendre à des dizaines de mètres dans la mer m’angoisse), on se demande ce qui peut encore se passer lorsque la cage est perdue à tout jamais dans les profondeurs de l’océan (quelle horreur !) surtout qu’on a le témoignage de Headley qui est donc censé survivre. Le récit devient étrange voire cocasse avec ce peuple des mers qui vit en autarcie et dans la plus parfaite autonomie. Des similitudes avec notre civilisation sont rapidement révélées : l’esclavagisme, des connaissances techniques très poussées, le désir du pouvoir. Sans être scientifique, je suis sûre que de nombreuses scènes manquent de crédibilité (doux euphémisme) ; il y règne aussi une ambiance raciste anti-Chinois assez incompréhensible mais le voyage reste plaisant et m’a fait sourire, le personnage de Maracot en tant que savant fou, distrait et prétentieux, vaut son pesant d’or. Allez, et ça fait même un peu rêver ce mythe de l’Atlantide revisité, on y croirait presque comme dans un conte pour enfants...
« Nous descendrons au fond dans une cage d'acier munie, sur chaque côté, d'un hublot de cristal pour l'observation. Si la pression n'est pas assez forte pour ouvrir une brèche d'un pouce et demi dans une plaque d'acier à double proportion de nickel, nous n'avons rien à craindre. »
« Un fait s’impose (...) C'est que l’Atlantide n'était pas un simple mythe. Elle a trouvé des gens merveilleux pour lui prolonger l'existence. »