Dans les années 30, Ethan Hedgeway débarque à Cleveland et se fait (volontairement) serré par les flics. Des années auparavant, il a volé des diamants à son boss, Frank Milano, le chef de la mafia. Ce dernier s’est vengé en tuant et en découpant la femme de Hedgeway (les morceaux ont été envoyés par colis, les uns après les autres...). Le type n’a donc qu’une envie : se venger. Installé par la police dans un hôtel miteux qui ressemble à la cour des miracles, il rencontre la belle Victoria amputée d’une jambe. Alors qu’il s’est juré de ne plus approcher aucune femme, l’attirance est forte, mais le véritable dessein d’Ethan est ailleurs et il arrivera à ses fins.
Noir, tout est noir, glauque, sombre, morbide, dans les dessins, dans le sordide des crimes commis et aussi dans l’âme des personnages ; Ethan lui-même se sent comme habité par une pulsion meurtrière qu’il essaye de contenir. Le rythme est plutôt haletant et les auteurs sont suffisamment malins pour rendre ce gangster solitaire (qui est lui aussi capable de découper un cadavre en morceaux !) attachant, par le truchement du point de vue interne. Se plonger dans cette période de la fin de la Prohibition a toujours quelque chose de frétillant. Un supplément bien intéressant fait un retour sur le genre du film noir (domaine dans lequel j’ai, personnellement, presque tout à apprendre). Ames sensibles s’abstenir.
C’est le premier volet d’une trilogie de one-shots nommée Trois touches de noir.
« contenir ce qu’il y avait de plus sombre, de plus noir, et de plus froid en moi. Le contenir, mais... jusqu’à quand ? »