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24 juin 2024 1 24 /06 /juin /2024 11:13

Voyage avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson - Editions  Flammarion

C’est un podcast de Radio France qui m’a fait découvrir ce court récit non fictionnel, et qui me permet de participer au challenge Les classiques c’est fantastique chez Moka et Fanny. Ce mois-ci : « Tout plaquer, solitude, introspection & isolement ».

En septembre 1978, l’auteur que nous connaissons bien décide de faire un voyage seul, depuis Monastier, en Auvergne jusque dans les Cévennes. Après une courte réflexion, il choisit un âne pour porter ses bagages et son sac de couchage (il ne veut s’encombrer d’une tente). Modestine et l’homme ne s’entendent pas forcément bien d’emblée, la bête avance trop doucement et il lui faudra des coups de baguette pour accélérer (plus tard, Stevenson découvre l’efficacité de l’aiguillon...) En une bonne douzaine de jours, Stevenson trace son chemin, alternant nuits à la belle étoile et pauses dans les auberges, descriptions de ce qui l’entoure et digressions historiques.

Si l’écoute de cette histoire a été plutôt amusante et agréable, le récit narre surtout les péripéties d’avec Modestine (il ne dit l’apprécier que lorsqu’il doit la revendre, peu avant son arrivée), les tracas propres aux voyage (la chaleur, la nourriture, l’orientation) et les rencontres avec les campagnards (souvent bourrus mais d’aide précieuse), il m’a manqué des réflexions personnelles sur les ressentis de l’écrivain. D’introspection, il n’y en avait pas vraiment et les quelque 260 kms parcourus ont davantage été une ode à la nature qu’un cheminement personnel (l’ère de la méditation et du recentrement sur soi n’avait pas encore débuté). Pourtant, j’ai lu par ailleurs que Stevenson avait décidé d’accomplir ce périple essentiellement à cause d’une rupture amoureuse. En dépit de cette carence, la contemplation des paysages et la candeur touchante de Stevenson (il n’avait alors que 28 ans) offrent une sorte de bercement poétique et hypnotique (j’ai écouté le récit en courant, ça ne m’a pas fait avancer plus vite !) A découvrir, d’autant plus que l’itinéraire nommé plus tard le « chemin de Stevenson » est devenue un chemin de randonnée réputé.

« Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L’important est de bouger, d’éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le nid douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants. Hélas ! Tandis que nous avançons dans l’existence et sommes plus préoccupés de nos petits égoïsmes, même un jour de congé est une chose qui requiert de la peine. »

« Les étoiles étaient claires et colorées comme des joyaux, mais sans annoncer la gelée. Une légère vapeur argentée tenait lieu de voie lactée. Grâce à la blancheur du bas, je pus repérer Modestine qui tournait en rond au bout de sa corde.  Je l’entendais mâcher assidûment le gazon mais il n’y avait pas un autre son, à part l’indescriptible et doux murmure du ruisseau sur les pierres. »

« Personne ne connaît les étoiles s’il n’a pas dormi, selon l’heureuse expression française, « à la belle étoile ». Il peut bien savoir tous leurs noms et distances et et leurs grandeurs et demeurer pourtant dans l’ignorance de ce qui seul importe à l’humanité, leur bénéfique et sereine influence sur les âmes. Les étoiles sont la plus grande source de poésie. »

 

Voyage avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson
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commentaires

M
J'ai vu le film qui m'a vite lassée/agacée et je ne sais pas si j'ai envie de renouer avec ce texte... Merci pour ta participation en tout cas !
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V
Je ne l'ai pas vu mais Antoinette dans les Cévennes ( très librement adapté, j'imagine...) et bof bof.
A
As-tu vu le film Antoinette dans les Cévennes ? Nous l'avons aimé mon mari et moi. Au printemps, nous étions dans les Cévennes, justement, où beaucoup d'allemands font des randonnées avec un âne car une série allemande est diffusée sur ce thème.
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V
ah oui? c'est drôle ça ! Il doit y avoir du monde alors...<br /> J'ai vu ce film, oui, je pense qu'il s'est inspiré du livre mais on en est quand même loin.
D
Un beau programme poétique qui peut inciter à voyager sur les pas de Stevenson.
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V
Oui ! J'irais bien faire un tour là-bas avec le livre en main.
L
les Cévennes est une très belle région et tant mieux que ce voyage de Stevenson contribue à la faire connaître
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V
et je ne la connais pas du tout !!
M
C'est en effet un classique à présent et l'ai lu il y a des années d'ailleurs je l'ai dans ma bibliothèque personnelle et j'ai toujours eu envie de parcourir sans âne le chemin de Stevenson dont je ne connais que quelques tronçons ! Il part à quelques kilomètres de ma résidence de vacances en Haute-Loire. Par contre je trouve intéressant d'écouter le podcast...et il est parfait pour le thème "isolement" du mois de juin quoi que...il y a l'âne !!
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V
Oui, l'âne ne compte pas pour des prunes en effet. Je ne connais vraiment pas cette région, j'aimerais la découvrir !
F
Pas forcément avec un âne, mais je pense qu'un voyage dans les Cévennes me plairait bien.:)
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S
C'est magnifique, surtout la partie en Haute-Loire et en Lozère, je recommande. En plus, il y a l'un des plus beaux trajets en train de France, à bord du Cévenol, pour accéder aux points de départ.
V
moi aussi, je ne connais pas du tout !
P
Je ne sais pas si j'aimerais le livre, mais la randonnée dans les Cévennes avec un âne, ça, ça me plairait...
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V
moi aussi dis donc !
S
Désolée, je ne maîtrise pas bien OverBlog et je ne sais pas comment répondre à un commentaire... Bref, tout va pour dire merci à Doudoumatous dont la confiance me touche 😍.
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V
je pense que c'est bon :)
K
Lu, c'est un classique. je ne me souviens pas de cette histoire 'introspection, ce thème m'a l'air lointain pour stevenson?
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V
rien à voir avec ce qu'on connaît de Stevenson, tu veux dire? L'île au trésor est loin, en effet :)
I
Ah oui, bonne idée pour la thématique de juin ! Il est sur mes piles, parce que je projette depuis longtemps de faire au moins une partie du chemin (à plusieurs, donc pas facile à organiser...) et j'imaginais le lire à cette occasion. En te lisant, et en découvrant le commentaire de Sacha, je ne suis pas sûre d'y trouver mon compte...
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V
tu peux tenter, le livre est court, vraiment court ! Et ça reste un voyage sympathique...
S
J'ai tenté de lire ce récit avant d'arpenter (sans âne !) une bonne partie du chemin de Stevenson, mais je n'ai pas été passionnée. Probablement à cause du manque d'introspection dont tu parles. En podcast, c'est sans doute moins ennuyeux.
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J
Chaque été, je pense à lire ce livre mais je rejoins Ingannmic après avoir lu aussi le commentaire de Sacha (à qui je fais confiance).