Quand j’étais ado, j’étais fan de Dalí et aller à Figueras à 18 ans avec les copines a été une jubilation.
Salavador Dalí est un jeune écolier très rêveur qui est capable de fixer le mur pendant des heures en cours. Portant les cheveux longs et des habits vieillots, il s’exclut lui-même des camarades de son âge. A la mort de sa mère, son père accepte qu’il quitte sa Catalogne natale et aille faire les Beaux-Arts à Madrid. Là-bas, il se démarque encore une fois par ses excentricités, son immense talent et sa passion pour Vélasquez. Grâce à ses deux nouveaux amis, et non des moindres, Federico Garcia Lorca et Luis Buñuel, il s’ouvre au monde, change de look et rêve de conquérir Paris. L’album se clôt sur la rencontre avec Gala, la femme d’Eluard.
Si je me réjouissais de découvrir ce début de biographie, j’en sors frustrée, non pas de n’avoir rien appris mais de ne pas avoir été passionnée par ce que j’ai lu. Certes, la part de rêve propre au courant surréaliste est bien présente et la plongée dans les années 20 est réussie mais un je-ne-sais-quoi m’a empêchée de m’attacher à ce Dalí jeune, un peu niais, agaçant et complètement à l’ouest (bon, il devait l’être, on est bien d’accord). Il y a cependant des passages drôles et cocasses comme la passion de Dalí pour les aisselles féminines épilées ou cette réincarnation en Méphisto, un chat machiavélique qui lui ressemble tant. J’ai aimé aussi la référence à Jérôme Bosch dont les points communs avec la peinture de Dalí ne sont plus à prouver. J’attends donc la suite de cette BD que je lirai évidemment, en espérant un peu plus d’audace et d’extravagance dans le dessin et dans le propos. (Je veux bien vos retours sur le film de Quentin Dupieux si vous l'avez vu.)
« La Catalogne a fait de moi son héros. Je suis le roi incontesté de Madrid. Maintenant autour de Paris... de succomber à Salvador Dali ».