Dans une région montagneuse du Montana, une femme vient d’être déclarée disparue. Il s’agit de la superbe Nanika Martinelli, surnommée la Vénus de Botticelli Creek pour sa belle chevelure rousse. Au cours des premières heures, son petit ami qui était parti à sa recherche, est retrouvé mort, empalé par les bois d’un cerf. La shérif Martha Ettinger demande de l’aide à son ami et enquêteur officieux, Sean Stranahan pour distinguer l’accident du meurtre. Les investigations tournent très vite autour des loups, ces animaux adorés de certains, craints et haïs d’autres. La tension monte d’un cran quand on décèle, dans une crotte de loup, un long cheveu roux.
Un bon conseil : prenez vous du temps pour lire ce roman à grosses lampées, il est vraiment très agréable de se plonger dans cet univers dépaysant et éminemment lupin. C’est bien sûr un nature writing de souche nord-américaine, vous aurez donc des loups, des pumas, la pêche à la mouche, des rivières, le brame du cerf, les voyages à dos de cheval, des ranchs et des cow-boys. L’intrigue ne galope pas souvent, elle traîne des pieds et les rebondissements ne sont pas si nombreux mais la fin nous promet une belle chute. Malgré quelques longueurs qui ne m’ont pas non plus barbée, j’ai aimé la fraîcheur du voyage, la rudesse des personnages, leurs relations parfois complexes, cet appel du loup que toute le monde n’interprète pas de la même manière mais qui reste, pour tous, fascinant…
« A cette époque de l'année, une fois par semaine, on découvrait au réveil les forêts d'altitude saupoudrées de blanc, et Martha installa au-dessus d'eux la bâche qu'elle avait emportée dans une sacoche. Une heure plus tard, étendue sur une couverture de selle rêche qui sentait le cheval, Walt ronflant près d'elle, Martha entendit le long brame d’un cerf. Le cri était faible, flottant à travers le bassin dans la nuit glacée. A la nuit vacillante des flammes, elle vit Petal tendre l'oreille. Mais le brame ne fut pas suivi par celui d'un mâle rival. Au bout d'un moment, Petal relâchât sa vigilance et Martha sentit le sommeil la gagner tandis que le feu sifflait sous les premiers flocons de neige. »