Obéir c’est trahir,
désobéir c’est servir.
En février 1972, Simone prépare des crêpes pour sa famille et découvre, sur l’écran du téléviseur, l’homme qui l’a torturée à Lyon, en juin 1944. Les souvenirs ressurgissent : petite fille juive, Simone vivait heureuse au sein d’une famille aisée, à Lyon. Le Blitzkrieg contraint la population à s’exiler et la famille Kadosche recueille ainsi une petite orpheline nommée Jeanne. Le premier acte de résistance de Simone est de cracher au visage de son institutrice : alors que ses parents l’ont maintes fois aidée financièrement parlant, après le début de la guerre, elle retourne sa veste et se plaît à asperger les élèves juives d’insecticide et de les humilier au quotidien. Simone continuera son combat en distribuant des tracts résistants ou en aidant des réfugiés de la zone occupée. Interdictions, restrictions et discriminations envers les Juifs prennent l’ampleur qu’on connaît et Jeanne s’avère être une garce collabo qui finit par dénoncer la famille Kadosche auprès de son nouvel amant nazi. Simone est arrêtée et torturée par celui dont elle ne découvrira le nom que dans les années 70 : il s’agit de Klaus Barbie. Simone finira à Auschwitz avec sa famille, elle sera une des seules à en réchapper.
Les recommandations de ma bibliothécaire sont toujours judicieuses, j’ai failli ne pas emprunter cette BD parce qu’il s’agit d’un premier tome d’une série mais la lecture vaut le détour. Même si suite il y aura, l’album constitue quand même une certaine unité. L’intrigue est évidemment passionnante et la jeunesse de Simone édifiante et admirable. LA BD met aussi en lumière le parcours de ce monstre qu’est Klaus Barbie, la chance et les protections (de la CIA notamment) dont il a bénéficié. Le traitement du personnage de Simone est intéressant, elle semble plus traumatisée par la trahison de cette Jeanne qu’elle considérait comme son amie que par Klaus Barbie qui se fait tout petit en face d’elle, en fin d’album, dans un dialogue fictif réussi. La BD peut être lue par des grands enfants ou des ados qui pourront en apprendre beaucoup sur l’Occupation lyonnaise et le mouvement de résistance. Le dessinateur David Evrad a déjà collaboré avec Morvan pour une autre série sur la 2ème guerre mondiale, Irena.