Je vous avais parlé de La vie infinitive il y a deux ans des mêmes auteurs. Dans le même esprit, Ici associe de courts paragraphes de l’écrivain aux dessins toujours aussi magnifiques de sa femme, Martine Delerm. S’il fallait trouver un fil directeur à ces petites étincelles juxtaposées, on pourrait évoquer la différence, celle ou celui qui se sent un peu à part dans un monde parfois difficile, qui tente de se sortir de sa rêverie pour se raccrocher à une certaine réalité. Mais il y a aussi les livres, le temps qui passe, les souvenirs, les mots, les saisons. Il en reste une douce mélancolie, une contemplation attendrie de la vie.
J’ai beaucoup aimé ces phrases qui appellent à la méditation, ces dessins pleins d’émotions et de finesse. Où la simplicité se marie si bien à la beauté. Le duo fonctionne à merveille. Une jolie parenthèse.
« Le silence me veut du bien. »
« Je suis un peu folle, on le dit. Transie toute habillée, ravie. La différence rafraîchit. Je me sens si vivante. »
« Parfois je pense à celles que j’aurais pu être, à celles que je pourrais être. Le brouillard monte, le trouble me saisit. Je me réconforte en approchant de toutes celles que je suis. »