Cela fait presque dix ans que je n’avais pas lu Margaux Motin.
Comme dans la première BD que j’avais lue, l’autrice se met en scène. L’album démarre sur une séance de paddle sur la mer qui ne se passe pas bien parce que la narratrice a peur et des vagues (et mêmes des vaguelettes) et de tout ce qui peut grouiller à ses pieds. Mais pourquoi donc accepte-t-elle cette sortie paddle ? C’est, elle nous l’explique ensuite, qu’elle a négocié avec son chéri… Elle veut bien faire du paddle s’il la laisse occuper plus de la moitié de leur jardin à planter des fleurs. Car la petite famille (recomposée) a élu domicile dans une grande et belle maison à la campagne. Margaux, qui avait des habitudes de célibataire doit combattre son instinct naturel à vouloir tout contrôler. Entre concessions et frustrations, la vie quotidienne du couple n’est pas toujours simple. Margaux ne rejette pas les responsabilités sur son compagnon, elle admet volontiers et avec humour qu’elle est exubérante, un brin tyrannique, maniaque, dépensière, perfectionniste, têtue.
Je pourrais reprendre mot à mot -ou presque- mon billet d’il y a dix pour J’aurais adoré être ethnologue de la même autrice-dessinatrice : c’est drôle, c’est frais, on peut s’identifier à elle mais rien de transcendant pour autant (« c’est coloré, gai, féminin, frais, ça met de bonne humeur et ça déculpabilise », voilà-t-il pas que je m’autocite… ) Une remarque qui a son importance : les dessins, que j’avais déjà beaucoup appréciés, sont bien plus précis et plus élégants qu’il y a dix ans, c’est un plaisir des yeux, les pleines pages sont magnifiques. La fin plutôt tristounette donne surtout envie de lire la suite !