Wadji a 10 ans et il vient du Yémen. Gaëlle et Romain, un couple d’une quarantaine d’années, ont enfin réussi à obtenir son adoption. Ils sont heureux, ont invité du monde pour fêter l’occasion. Mais le petit Wadji garde son imperméable, il semble perdu et tout petit dans cette grande maison confortable. Il ne connaît ni le fonctionnement de la douche, ni celui de la balançoire. Il observe et s’imprègne sans comprendre réellement. Si, il comprend quand, lors de son premier jour à l’école, on se moque de lui et qu’il se défend violemment avec ses poings. Quand il est contrarié, frapper devient une réponse. Il refuse également le contact physique et Gaëlle est frustrée de ne pouvoir le prendre dans ses bras. Cette adoption pose de plus en plus problème au couple…
C’est une belle histoire émouvante et cruelle sur l’adoption et ses difficultés et surtout sur la confrontation de deux mondes diamétralement opposés. Les parents adoptifs veulent trop vite faire entrer le garçon dans leur moule à eux en ignorant qu’il a un passé, qu’il avait une vie avant, qu’il avait une famille. Même si c’est un peu caricatural, ce sont les vieux riches occidentaux qui sont les plus cons, la grande sœur fait à peine exception. Le petit gamin est attachant dès les premières planches avec ses grands yeux effrayés et on comprend vite que le passé le hante encore entre ses parents qu’il a perdus et la guerre qui l’a traumatisé. Le dessin est superbe, Monin utilise toutes les palettes de couleurs et brille de précision, les visages sont d’une netteté ! J’ai donc beaucoup aimé cet album qui connaîtra une suite, je l’espère en tous cas, parce que la fin ouverte m’a frustrée ! Je l’ai fait lire à mon ado de fille qui en est sortie complètement révoltée contre les parents.
Le tome 2 qui était une toute autre histoire.