Bill Furlong est un marchand de bois et de charbon. Nous sommes en 1985 dans un petit coin d’Irlande bien campé sur ses traditions catholiques. Furlong est né d’une mère célibataire pauvre mais la patronne de sa mère, Mrs Wilson, ne l’a jamais maltraité et lui a permis de grandir heureux et équilibré. Aujourd’hui, débordé par ses activités de gérant, il est père de cinq filles. A quelques jours de Noël, il découvre par hasard que le couvent tout à côté de chez lui exploite les filles qui travaillent à la blanchisserie. Lorsqu’il découvre une pauvre adolescente enfermée dans un hangar, une pauvre fille à qui on a pris le bébé, il s’interroge et, même si son entourage lui conseille de fermer les yeux parce que les sœurs ont un certain pouvoir dans la région, il n’écoute que son cœur et son instinct.
Ce petit récit d’une centaine de pages pourrait être un conte de Noël. Parfaitement construit, il se lit avec plaisir et illustre à merveille le psaume biblique « Rendez justice au faible et à l’orphelin » - Furlong s’est souvenu de l’éducation et de la bienveillance de Mrs Wilson. C’est un beau petit roman qui, malgré sa brièveté (c’est vraiment trop court quand on aime !), fait mouche. Sans grandiloquence ni mièvrerie, il fait le portrait d’un homme bon.
J’avais déjà aimé Les trois lumières de la même autrice.
« Il était facile de comprendre pourquoi les femmes craignaient les hommes avec leur force physique, leur concupiscence et leurs pouvoirs dans la société, mais les femmes, avec leurs fines intuitions, étaient beaucoup plus profondes : elles pouvaient prédire ce qui allait arriver longtemps à l’avance, en rêver au cours de la nuit, et lire dans vos pensées. »