Florent se promène au cimetière du Père-Lachaise, il tombe par hasard sur la tombe d’Apollinaire, grimpe au sommet d’un arbre, plus rapide qu’un singe. Ces instants seront pour lui comme un électrochoc qui va modifier sa manière de voir les choses. Subitement passionné par la poésie mais aussi par la biographie d’Apollinaire, Florent mêle sa vie à celle du poète, part sur ses traces spirituelles et, entre rêves et hallucinations, s’éloigne de sa vie quotidienne, pour faire une rencontre extraordinaire, celle de Gaïa, la déesse de la Terre.
Deuxième roman de l’autrice et d’un tout autre registre que le premier ; onirique et poétique, il nous emmène loin, aux confins de la création du monde, dans un espace qui lierait l’homme, la nature … et Apollinaire. Parce que j’ai d’abord lu ce livre comme un sublime hommage au poète, c’est un vrai régal d’y trouver des références à foison, par-ci par-là, d’apprendre à mieux connaître sa vie, son entourage et les neuf femmes qu’il a tant aimées. J’ai moins aimé le versant ésotérique même si je me suis retrouvée dans cette valorisation de l’arbre, dans cette nécessité de préserver la nature, de l’écouter davantage. En somme, une belle lecture, originale et au croisement de plusieurs genres.
Moi aussi, j’aime les cimetières : « J’aimais la tranquillité de ce cimetière, ces arbres hauts, dont les cimes formaient une arche protectrice au-dessus des sépultures. Loin des bruits constants de la ville, le temps s’amoindrissait et les défunts chuchotaient leurs histoires joyeuses. La mort efface les tourments, les peines et les souffrances. Les hommes ne retiennent des disparus que le bon, l’excellent ou la fantaisie ; tandis qu’au-delà de ces murs les vivants ne sont que petitesse, aigreur et vindicte. »
« Était-ce cela, les absents ? Des gens qui nous lèguent un peu d’eux-mêmes avant de partir, dans l’espoir que leur absence nous effraiera moins ? »
Merci à Tiphanie 😉