Une dizaine de personnages, évoluant dans des univers bien différents : Blake, un tueur professionnel ; Victor, un écrivain dépressif ; Lucie et André un couple mal assorti ; David atteint d’une tumeur cancéreuse et son frère Paul, oncologiste ; Joanna, une brillante avocate noire ; Sophia, une fillette très attachée à sa grenouille ; Slimboy, un chanteur de hip-hop africain ; entre autres… Ces personnages vont se retrouver dans un vol Paris-New York qui va connaître une zone de turbulences absolument insolite par sa violence. Chacun des passagers va vivre un instant incroyable qui aura des répercussions inédites.
Roman choral proche de la science-fiction, le récit aborde des notions métaphysiques intéressantes. Hervé Le Tellier rend hommage à Italo Calvino, un de mes auteurs préférés et à Jorge Luis Borges dont la nouvelle sur le thème du double fait évidemment écho avec le roman (c’était vraiment drôle pour moi d’avoir découvert le recueil de nouvelles de Borges juste avant !) J’ai lu le livre avec plaisir, avidement, j’ai apprécié la diversité des personnages et ce chamboulement du linéaire, du prévisible, de l’annoncé. J’ai cependant décelé un côté mathématique, carré, un peu fastidieux qui m’a dérangée, une sorte d’études de cas ou comment analyser les différentes réactions possibles dans une situation donnée. C’est pour chipoter ; le roman est bluffant, stimulant et assez innovant pour passionner même ceux qui n’aiment pas lire, je pense. Il réveille les consciences et interroge cette sacro-sainte dichotomie virtuel/réel. Et puis l’humour dont fait preuve l’auteur n’est pas négligeable, je vous en livre un petit assortiment qui vous donnera peut-être envie de prendre ce fameux avion :
« J’ai bien fait de mourir. »
« plus tard, ce sera déjà trop tard. »
« Les turbulences ont cessé et le soleil est revenu dans la cabine. Cette dernière phrase est aussi la définition du Prozac. »
« toujours se méfier des gens qui nous demandent de nous méfier. »
Merci à ma Mimi pour ce prêt !