Il s’appelait Ptirou de Verron et Y. SenteLe soir de Noël 1959, le cher tonton Paul raconte à trois enfants très attentifs une belle histoire. En 1929, Monsieur de Sainteloi, riche directeur d’une compagnie maritime, décide d’emmener sa fille Juliette à New-York, en bateau. Le pari est risqué car Juliette, orpheline de mère, souffre d’une maladie cardiaque qui la rend dépendante à un médicament. Il s’agit de trouver une infirmière compétente en un temps record. Parallèlement, Ptirou, un jeune acrobate, voit sa mère mourir dans un numéro de cirque. Débrouillard et intrépide, il décide de prendre son indépendance et, par un concours de circonstances, il se fait embaucher en tant que mousse sur un immense paquebot … celui-là même qui emmène M. de Sainteloi et sa fille Juliette en Amérique. Des tentatives de sabotage, la disparition du précieux médicament, des trahisons et autres rebondissements vont rapprocher Juliette et Ptirou et, même si un gouffre social les oppose, ces quelques semaines de traversée vont rester inoubliables pour les deux jeunes gens.
Récit d’aventure, cette BD nous permet de faire la connaissance avec celui qui sera à l’origine du Journal de Spirou : Robert Velter, alias Rob-Vel. En plus de nous plonger en 1929, l’album, dense et volumineux comme je les aime, fait découvrir aux lecteurs la vie sur un bateau entre la haute société, ses dîners somptueux, ses séances d’escrime ou de boxe, son cinéma, ses terrasses, etc. et les autres : le personnel navigant qui se doit d’être irréprochable, les ouvriers qui font le sale boulot et dont les revendications ne sont pas entendues. En toile de fond, une belle histoire d’amour de personnages avec une aura un peu magique : Ptirou en lutin espiègle et la jolie Juliette qui deviendra l’héroïne du tome suivant. Une très belle découverte avec des dessins somptueux.