Déçue par Animal, je n’étais pas sûre de vouloir lire encore Collette. C’était sans compter l’insistance de deux copains qui m’ont convaincu de découvrir ce roman apocalyptique.
Corentin n’a pas eu d’enfance heureuse. Né d’une mère qui ne l’aimait pas et voulait se débarrasser de lui, il a trouvé refuge chez une arrière-grand-mère, Augustine, qui a su, petit à petit, le procurer le confort et l’attention dont a besoin un enfant. Si Corentin aime son aïeule et ces forêts où elle vit, le travail de la terre et la nature qui les entoure, il cède à la tentation de la grande ville, y fait des études, fait la fête avec des amis. Une nuit, alors que ses copains et lui se retrouvent dans des catacombes pour se saouler, « la chose » survient. Un immense souffle a balayé toute vie sur Terre, brûlant humains, animaux et végétaux. Il ne reste rien que des carcasses et des squelettes et les rares hommes qui avaient eu la chance (ou la malchance) de se trouver dans une cave ou un sous-sol au moment de la catastrophe. Corentin n’a qu’une idée en tête : retrouver Augustine. Il va voyager seul dans un paysage lunaire où la couleur n’existe plus (la couverture est mensongère - il n'y a plus de ciel bleu), où tout n’est que cendres et désolation ; l’eau est empoisonnée, la pluie est acide et les températures chutent. Le cycle des saisons n’existe plus. C’est accompagné d’un chien aveugle que Corentin parviendra à retrouver Augustine, fonder une famille et vivre des années dans cet enfer.
Commençons par les aspects positifs : la narration, parfaitement menée, captive d’emblée le lecteur. Le roman se lit vite, dans une urgence de survie. L’engagement de l’autrice est évident, voyez à quel désastre le réchauffement climatique peut aboutir. Les relations entre les personnages m’ont paru très justes et c’est peut-être le plus triste à remarquer : l’amour n’a plus vraiment de place dans un monde apocalyptique. Pourtant, des enfants naîtront et, ne connaissant rien d’autre que le gris et la stérilité, ils parviendront à jouer et à rire, « heureux parce qu’ignorants ». Le dénouement, surprenant, m’a vraiment plu. Pour le côté négatif, eh bien, j’ai eu du mal à lire du noir, du sombre, du sordide de la première à la dernière page. Les étincelles d’espoir et de joie fugaces et vaines ne m’ont pas suffi, la lecture m’a déprimée. Mais elle restera mémorable, sans aucun doute, à la manière de La Route de McCarthy.
Le chef d'oeuvre de Collette reste pour moi Les larmes noires sur la terre.
« La seule couleur était celle du sang. Corentin s’en aperçut en s’écorchant la main à un morceau de bois, un soir qu’il faisait du feu. Cela roula sur sa paume. Cela coula sur ses doigts. Dans son esprit chaviré, cela prit des teintes d’automne flamboyantes, des lueurs de rubis, des incandescences d’un vermillon inouï. Cela refléta le soleil disparu. Il fut émerveillé. »
Les enfants : « Ils inventaient sans rien connaître d’avant, ils partaient de quelque chose de neuf, de ce que leurs esprits vierges pouvaient agréger, supposer, imaginer. C’était à la fois ridicule et superbe. »
Manika 26/01/2021 17:07
Violette 27/01/2021 10:56
Géraldine 21/01/2021 19:31
Violette 27/01/2021 10:56
choup 18/01/2021 14:19
Violette 21/01/2021 18:08
Alex-Mot-à-Mots 18/01/2021 13:03
Violette 21/01/2021 18:08
Mes échappées livresques 18/01/2021 10:24
Violette 21/01/2021 18:08
keisha 18/01/2021 08:50
Violette 18/01/2021 10:01
Stephie 17/01/2021 19:11
Violette 18/01/2021 10:01
eimelle 17/01/2021 10:18
Violette 17/01/2021 15:19
athalie 17/01/2021 10:09
Violette 17/01/2021 15:20
Emma 17/01/2021 08:52
Violette 17/01/2021 10:10
A_girl_from_earth 17/01/2021 00:15
Violette 17/01/2021 10:10
Didi 16/01/2021 18:58
Violette 17/01/2021 10:11
Tiphanie 16/01/2021 18:11
Tiphanie 17/01/2021 10:15
Violette 17/01/2021 10:12
luocine 16/01/2021 16:36
Violette 17/01/2021 10:12
Aifelle 16/01/2021 13:25
Violette 17/01/2021 10:12
maggie 16/01/2021 10:25
Violette 17/01/2021 10:13