Esther, une libraire des Hauts-de-France décide d’ouvrir un atelier d’écriture épistolaire. Il s’agit de choisir deux destinataires et de correspondre avec eux. Les candidats sont peu nombreux, ils se rencontrent une première et unique fois avant de s’échanger des lettres (pas des mails). Il y a Samuel, un adolescent qui a perdu son grand frère ; Jeanne une dame âgée, veuve, amoureuse des animaux ; Jean, un homme d’affaires plein aux as ; Nicolas, marié à Juliette, maman d’un bébé de 9 mois et en crise post-partum. Alors qu’il s’agit au départ d’améliorer son style d’écriture, les confidences permettent aux épistoliers d’avancer dans leur vie personnelle, de mieux se comprendre et d’apprivoiser les drames de chacun. Esther elle-même se fera plus présente sur le papier qu’elle ne le souhaitait au départ.
Mais quelle belle surprise que ce roman ! J’avais deux a priori stupides : la fille de Bernard Pivot (que j’aime beaucoup par ailleurs – il me rappellera toujours mon père qui était un adepte de ses émissions) ne peut qu’écrire un truc barbant un peu pédant, et un roman épistolaire … voilà bien une forme qui attire mais qui pêche par manque de profondeur. Je me suis trompée sur toute la ligne. Ce livre est un immense bonheur de lecture, il est bien écrit, attachant façon doudou, réconfortant, apaisant… Certes, il tend vers le genre feel good mais il a ce je-ne-sais-quoi de plus riche. La relation humaine, le contact, l’échange, le défi, la confiance sont au cœur de cette correspondance. Ce livre m’a furieusement rappelé mon atelier théâtre qui me manque tant où, là aussi, on prenait le risque d’entrer en contact, en collision ou en amour avec celui ou celle qui était encore inconnu(e) deux heures plus tôt. Sortir de sa zone de confort, l’expression est à la mode mais tellement bénéfique le plus souvent. Bon, je m’embrouille mais peut-être sentez-vous que je suis tombée amoureuse de ce livre qui a des apparences de cessez-le-feu dans cette actualité bouillante de mauvaises nouvelles … et j’aurais bien rajouté quelques centaines de pages.
Nicolas à Juliette, sa femme qui l’a momentanément quitté : « Si nous ne sommes pas sincères, nous ne nous blesserons pas, mais nous courons à l’échec. Pendant des mois tu m’as rejeté, regardé comme si j’étais un inconnu. Pire, un ennemi quand tu n’arrivais pas à t’occuper d’Adèle et que je le faisais à ta place. Je veux tes mots brouillons et courroucés, tes émotions fragiles et tourbillonnantes, tout plutôt que l’indifférence ou l’aversion. »
Un certain mois de septembre, Jeanne hésite à renouveler son abonnement à l’opéra. Elle se rebelle toute seule : « Que m’arrivait-il ? Ne savais-je plus conduire ? Etais-je malade, fatiguée ? Non. J’ai compris que le premier piège de la vieillesse, c’est le renoncement. Nous sommes moins motivés, devenons plus craintifs, paresseux, nous abdiquons. Nous nous recroquevillons, rentrons doucement mais sûrement dans notre coquille. Le mouvement est presque imperceptible, mais il est réel. Lutter contre la vieillesse est un combat de tous les jours, que nous pouvons mener tant que nous sommes en bonne santé. »
manou 25/11/2020 09:02
Violette 25/11/2020 18:24
A_girl_from_earth 24/11/2020 00:00
Violette 25/11/2020 18:25
Jouet Matheo 23/11/2020 14:58
Alex-Mot-à-Mots 23/11/2020 14:06
Alex-Mot-à-Mots 26/11/2020 10:18
Violette 25/11/2020 18:25
zazy 22/11/2020 20:33
Violette 23/11/2020 10:01
Kathel 22/11/2020 15:15
Violette 22/11/2020 15:49
krol 21/11/2020 15:43
Violette 22/11/2020 10:55
athalie 21/11/2020 10:48
Violette 22/11/2020 10:56
Géraldine 21/11/2020 10:32
Violette 22/11/2020 10:56
keisha 21/11/2020 08:34
Violette 22/11/2020 10:57
Jeux Rigolo 20/11/2020 22:06
Didi 20/11/2020 21:40
Doc Bird 20/11/2020 17:31
Céline 20/11/2020 17:23
Eve-Yeshé 20/11/2020 16:54