A la mort de son grand-père, Martial retrouve de mystérieuses lettres d’amour mais aussi de lourdes valises fermées qui l’emmèneront loin de Paris, à Magnat-l’Etrange, un petit village perdu de Creuse. Il rencontre la vieille dame à l’origine des lettres d’amour mais a un mal fou à mettre la main sur ce Félix Larose, destinataire des grosses valises. Il faut dire que le village semble plutôt méfiant à l’égard des inconnus. Depuis des années, les villageois déversent leur haine sur un certain Linlin devenu bouc émissaire, un type en marge qu’on peut tabasser sans vraiment craindre les représailles policières. La fille de Linlin, Ariane, est elle aussi une originale qui permettra à Martial de découvrir la vérité. Il sera question de chauve-souris, d’expériences insolites, de microcosme enfoui dans la campagne.
J’ai beaucoup aimé cette enquête quasi policière associée à une balade des plus oniriques qui m’a fait penser au Grand Meaulnes. Martial tombe sur un univers abandonné, laissé aux mains de Dame Nature, le rendu est vraiment réussi. Un voyage initiatique aux frontières du fantastique qui va chambouler la personnalité du héros. Le trait rond m’a rappelé quelque chose et effectivement, Simon Hureau a été le dessinateur de Crève Saucisse de Rabaté. J’émettrais tout de même de petites réserves, l’ensemble souffre de quelques longueurs et pour jouir un peu plus de cet Eden abandonné, j’aurais aimé des couleurs !