J’ai récupéré ce bouquin dans une cabane à livres et je crois me souvenir qu’une copine m’accompagnant m’avait dit qu’elle l’avait lu et aimé.
Gaspard est recueilli dès la naissance par sa tante parce que ses parents, forains, ne pouvaient ni ne voulaient vraiment s’occuper de lui. Il se distingue par une grande maladresse et une poisse assez remarquable qui le poursuit dans chacun de ses faits et gestes. Sa vie monotone est brisée le jour où il rencontre un enfant de son âge qui a détalé de chez lui parce qu’il cherchait son pays… Gaspard va tout faire pour le retrouver et l’aider. Il s’enfuit sur le dos d’un cheval sauvage, monte clandestinement à bord d’un bateau vers les Bermudes. L’enfant rebelle s’avère être une fille, Hélène, qui, toujours en quête de ce pays merveilleux, fera de Gaspard un formidable complice.
Malgré sa ressemblance avec Le Grand Meaulnes, ce roman a un peu vieilli et paraît maintenant désuet. Certains passages m’ont fait bâiller, d’autres -invraisemblables- m’ont fait sourire. Pourtant l’atmosphère onirique et bohème se laisse apprécier, l’ode à la nature est plus que louable et on bourlingue avec plaisir avec ce petit gars attendrissant, ingénu et gauche. Je crois que le livre m’aurait plu enfant mais j’étais enfant dans les années 80 et je ne suis pas sûre qu’il puisse plaire encore aujourd’hui aux petites têtes blondes…
Le hasard (!) jette Gaspard sur le dos d’un cheval pie : « Dès lors, le garçon n’eut plus aucun désir de sauter, et il lui semblait qu’il était comme attaché au cheval, et qu’il ne devait sous aucun prétexte lâcher prise. Après avoir parcouru une immense futaie de hêtres, ils arrivèrent dans une allée bordée de chênes dont les feuillages énormes s’élevaient vers un ciel maintenant nuageux. Après les chênes, il y eut des taillis obscurs, puis d’autres taillis clairsemés qui étaient peuplés de sorbiers et ornés de chèvrefeuille. Plus loin, des genêts avec des bouleaux. On traversa aussi une forêt d’épicéa où le cheval glissa sans bruit dans un sentier couvert d’aiguilles. Gaspard apprit donc qu’il n’y a pas une forêt mais mille forêts dont pas une ne ressemblait à celle de Lominval. »