Lyon. Gendron pense savourer pépère ses dernières semaines de boulot de gendarme avant une retraite bien méritée, mais un cadavre de femme est retrouvé dans un coffre de toit de voiture. La sexagénaire y est allongée comme dans un cercueil, en robe blanche avec petit bouquet sur la poitrine. On colle à Gendron une associée femme (Joëlle Losfeld… hum, oui) et, parce que la victime aurait des origines roumaines, on le contraint à bosser avec un collègue roumain, Marian. L’enquête avance parallèlement dans les deux pays même si la communication s’avère parfois difficile.
Quand on a goûté au style de Schwartzmann, on ne le lâche plus de sitôt… Ici, roman un peu particulier puisque deux écrivains se sont partagé le boulot : un roumain s’est occupé des chapitres consacrés à l’Europe de l’Est et notre Schwartzmann national est resté à Lyon. Polar de facture classique, il nous emmène voyager en Roumanie et côtoyer les réseaux mafieux des deux pays. Les textes des deux écrivains se complètent harmonieusement, le Français est toujours aussi drôle (ses personnages se retrouvent avec des noms d’auteurs français) même si j’ai l’impression que cette collaboration l’a quand même un peu freiné, je l’ai connu plus fou et plus irrévérencieux dans Demain c’est loin par exemple. Mais on passe un excellent moment pour un livre qu’on aurait pu souhaiter un peu plus touffu !
« un enterrement en drive »
Dans le véhicule de planque : « Le soum’, c’est long. Je n’avais pas de sujet de conversation à balancer, avec Joëlle. Le prêt-à-parler, avec elle, vous oubliez. Avec ses airs de Caroline Proust, dans la série Engrenages, elle avait une propension à me gonfler en deux battements de cils. Et je fais la gueule, et je réfléchis à un truc dingue, et je pédale tellement vite dans ma tête que j’ai tout le temps le cerveau en danseuse. Une chieuse, quoi. »