C’est parce que Caillebotte est mon peintre impressionniste préféré que j’ai acheté cette BD.
Gustave Caillebotte a la chance d’être très riche. Mécène, collectionneur, ami de Monet, Renoir, Pissarro, Degas, Manet, il va contribuer à valoriser leurs œuvres, à protéger et à aider les artistes, à leur procurer un appartement gigantesque pour les expositions, à acheter les peintures de ses collègues. Alors que son tableau des Raboteurs de Parquet est refusé par le jury de l’Académie des Beaux-Arts, il se bat à côté des impressionnistes pour prouver que la modernité, l’industrie, la vapeur, les trains mais aussi les blanchisseuses, les danseuses, les raboteurs sont des sujets intéressants, qui ont leur place dans l’art.
Je sais désormais pourquoi j’aime tant Caillebotte : parce qu’il est autant réaliste qu’impressionniste, parce qu’il aime les paysages urbains autant que la nature, parce qu’il peint tout le monde, parce qu’on pourra le rapprocher d’un Hopper qui s’en inspirera. Modeste, altruiste et généreux, cet homme était convaincu qu’il mourrait jeune, comme le reste de sa famille, et il n’avait pas tort. Avant sa mort, à 45 ans, il lègue sa grande et prestigieuse collection au Musée du Luxembourg puis à celui du Louvre.
J’ai adoré cette BD, suivre la genèse des Raboteurs que j’aime tant, accompagner Le Bal du moulin de la Galette de Renoir sur les chaussées noires de Paris, porté par les peintres qui ne deviendront célèbres qu’une fois enterrés. Un très bel hommage qui nous permet d’en découvrir un peu plus sur cette époque fascinante de la fin du XIXème siècle. Saviez-vous, par exemple, que Louis Leroy a qualifié les peintres d’ « impressionnistes » pour se moquer d’eux et que c’est pour le prendre à son propre jeu qu’ils ont adopté ce nom ? « Messieurs nous voilà devenus impressionniste, soyons impressionnants ! »