Absolument fan du « Jardin des délices » depuis que j’ai eu la chance de le voir au Musée Prado de Madrid, je me faisais une joie de lire ce roman.
En 2013, au Prado, un malotru asperge de quelques gouttes de vitriol un coin du célèbre tableau de Bosch. Il s’agit d’un prêtre qui se fait appeler Baerle et qui ne veut parler qu’aux hommes. Entre deux restaurateurs (l’un beau et jeune, Keie, l’autre vieux et expérimenté, Nebrija) et une charmante psychologue peut-être un peu trop curieuse, l’enquête démarre. Pourquoi Baerle a-t-il commis ce geste fou ? Le fait est d’autant plus étonnant qu’on croit déceler, sous la peinture abîmée quelques lettres… y aurait-il un message caché dans le tableau ? Le prêtre a-t-il voulu détruire l’œuvre ou au contraire révéler un secret ? En tous cas, il a bien des choses à raconter. Il nous emmène en 1511, à Bois-le-Duc, aux Pays-Bas où Petronius, un jeune peintre, s’apprête à devenir un disciple du maître Bosch. Mais l’heure n’est pas à la sérénité, entre les cruautés de l’Inquisition et les visions originales des Adamites -ils seraient les premiers naturistes- (allez voir ce site, tout à fait sympa !), il vaut mieux se tenir à carreau. Petronius le souhaiterait mais il est mêlé malgré lui à une affaire qui le dépasse et sa tête est très vite mise à prix… Entre le XVIème et le XXIème siècle, l’auteur fait des ponts, compare et associe des personnages. Reste à résoudre cette énigme.
Je n’ai pas été déçue à proprement parler, je me suis juste rendu compte que ce n’était pas du tout le genre que j’affectionne… on est en plein dans un style à la Da Vinci code qui n’est pas désagréable à lire, qui peut être passionnant mais qui ne me plaît pas ! J’en sors toute affligée. Pourtant, j’ai adoré qu’on me parle de cette peinture si fantasque aux mille interprétations possibles, aux détails plus insolites les uns que les autres. La plongée dans ce début de la Renaissance n’était pas désagréable non plus mais les complots à gogo, les trahisons romancées, les ellipses maladroites, les clichés un poil trop récurrents m’ont agacée agacée agacée ! L’écriture est aussi plate que les paysages hollandais. Et puis bon sang, un roman qui parle d’un tableau ne pourrait-il pas comporter un peu plus qu’une seule image (la 1ère de couverture est magnifique) très exceptionnellement ?
Dasola a bien plus apprécié que moi !
« Chaque pierre, chaque branche de ce tableau est dotée d’une signification. Le moindre élément de cette composition est porteur d’un savoir secret. Aux yeux du profane, le triptyque peut paraître diabolique. Seul l’initié peut le comprendre. »