-102 étages de vie-
Nous entrons dans un immeuble de 102 étages et, de la cave au grenier, pénétrons dans la vie des gens, leurs manies, leurs défauts, leurs papiers peints, leurs mensonges, leurs hypocrisies, leur petit salon, leur cuisine dépourvue d’évier (!), leurs relations complexes et parfois ambiguës. Entre copines, en famille, entre amant et maîtresse, debout, couché ou assis, on abat ce quatrième mur pour notre plus grand plaisir. Certains dialogues sont savoureux, égratignant la vie à deux, le quotidien, la cohabitation voulue ou contrainte.
Si j’ai beaucoup aimé le concept, encore plus aimé les quelques liens qui ont été faits entre les habitants de l’immeuble (le type de tel étage est avec sa maîtresse d’un autre étage dont le mari se livre à des jeux érotiques à la cave !), je suis restée sur ma faim parce que j’en attendais un peu plus. Cela m’a rappelé un atelier d’écriture que j’animais il y a quelques années où les élèves avaient à créer un immeuble, son aspect, son environnement, ses appartements, ses occupants. Sans vantardise aucune, je trouve qu’ils avaient su faire preuve d’une belle imagination et que Katharina aurait pu pousser l’idée encore un peu plus loin, un peu plus dans les détails car finalement, toutes les cuisines se ressemblent à quelques objets près. La BD souffre aussi un peu (pour moi) de la comparaison inévitable avec la très très formidable Vie mode d’emploi de Georges Perec. L’ensemble reste sympatoche.
Je ne sais plus chez qui j’avais chopé cette idée de lecture, désolée ! J’aurais aimé relire le billet tentateur.
- « Quoi ?!? Tu sors avec ce mollasson du 30è ? mais il est ennuyeux !
- C’est ma manière de méditer. »
Un homme en position fœtale : « Je dérive dans un océan de folie, accroché à une planche de la raison naufragée ! » ; sa femme : « Mauvaise journée au bureau, aujourd’hui ? »
« Après quelques années, le mariage devient une ascèse. »