Antonia est une jeune photographe qui, après avoir couvert un mariage, se promène dans les rues de Calvi et tombe sur une ancienne connaissance, Dragan, rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Ils discutent jusque tard dans la nuit avant qu’elle prenne le volant. Ce sont les dernières heures de vie d’Antonia qui meurt dans un accident de voiture. Retour sur son enfance, son adolescence pétrie de nationalisme corse, de sa passion pour la photographie qui l’a poussée à immortaliser autre chose que des banquets, des poupons et des fêtes de famille. Partie en ex-Yougoslavie, elle n’en reviendra pas indemne. Son parrain, curé, sera toujours là pour elle, empli d’un amour sincère, pur et profond ; c’est d’ailleurs lui qui orchestrera son triste enterrement.
Le livre ne m’a pas déplu, cette virée en Corse, ce thème de la photo, cette confrontation avec la guerre, la liberté s’octroie cette femme, cette magnifique relation filleule-parrain. Pourtant, j’ai l’impression d’être passée à côté de certains passages, comme quand on regarde un film et qu’on sort de la pièce deux minutes et qu’on tente après vainement de reprendre le fil de l’histoire. C’est un roman qui demande du temps et de l’attention, qui ne veut pas être bringuebalé dans une valise ou un train (c’est du vécu). Chaque chapitre décrit une photographie, sans donner une seule image autre que celle évoquée par les mots. Je n’y ai pas été sensible. Par contre, j’ai aimé le style et la langue de Ferrari, l’écriture est subtile et efficace, élégante et travaillée. J’y reviendrai.