Clotilde, la quarantaine bien entamée, passe, avec son mari Franck et sa fille Valentine, quelques jours de vacances en Corse, dans un camping de Calvi. Ce séjour n’est pas anodin mais a pour but de revenir sur les lieux d'une tragédie de son adolescence. En effet, lorsque Clotilde avait quinze ans, elle a été victime d’un accident : son père conduisant a manqué un virage et a emporté la voiture dans le ravin : lui, la mère de Clotilde et son frère Nicolas -à peine plus âgé qu’elle- moururent sur le coup mais Clotilde, miraculeusement, en réchappa. Elle va revoir ses grands-parents et quelques protagonistes de cette sombre histoire qui, elle l’apprend très vite, n’était pas un accident mais un sabotage. Le mystère s’épaissit quand Clotilde reçoit des lettres de sa mère, elle reconnaît son écriture mais vingt-sept ans plus tard, peut-elle être vivante alors que sa fille a vu son corps déchiqueté ? Le lecteur est promené entre cet été 1989 grâce au journal intime de Clo lu par un homme qui a tout l’air d’être le meurtrier et l’été 2016 lorsque la rescapée tente de comprendre son passé.
Je savais très bien à quoi m’attendre en lisant un roman de Michel Bussi. Une lecture aussi légère que fluide, aussi facile que prenante. Le nombre de répétitions peut un peu prendre le lecteur pour un c… mais j’avoue que ce livre, sur une chaise longue en train d’apprécier les premiers rayons de soleil du printemps, m’a vraiment plu. Enfin pas tout à fait parce que je n’ai pas aimé les révélations finales, trop farfelues, trop peu crédibles. Bon, il y a bien quelques invraisemblances et quelques incohérences tout le long du roman. Et un happy end qui fait semblant de ne pas être un happy end. Pourtant cette plongée en Corse (et ses habitants en prennent pour leur grade : les femmes vêtues de noir restent à la maison à préparer le repas pour leur mari et les hommes tous un peu voyous règlent leur compte avec leur propre justice) est bien réussie, on se promène dans le maquis, on plonge dans les eaux turquoise, on nage avec les dauphins (ouais, ouais…) et on a même le droit de goûter aux canistrelli.
Merci Christelle pour ce livre !
Si je ne devais retenir qu’un titre de l’auteur, c’est Nymphéas noirs que je ne peux que vous conseiller !
« Clotilde posa son petit bouquet de serpolet mauve au bord de la rambarde de fer. Elle avait demandé à Franck de s’arrêter quelques lacets plus haut, pour le cueillir dans les genêts qui poussaient entre les rochers de la Petra Coda.
Assez pour trois.
Franck en fit de même, sans quitter plus d’une seconde du regard la route. La Passat était garée sur le côté, avec les warnings qui clignotaient.
Valentine se pencha la dernière, en y mettant une évidente mauvaise volonté, comme si incliner son mètre soixante-dix constituait un effort démesuré.
Ils se tenaient là tous les trois, face au trou de vingt mètres. La mer bouillonnante entre les écueils tentait inlassablement de violacer les rochers rouges, accrochant des micro-algues brunes aux fissures des pierres, telles des taches de vieillesse sur une peau ridée. »