Après Le Grand Loin que j’avais beaucoup apprécié, je poursuis ma découverte de Pascal Garnier.
Bienvenue aux Conviviales ! mais qu’est-ce donc ? Une résidence pour seniors tout confort, sécurisée, charmante et confortable, « un nouveau concept de vie pour les retraités qui ont choisi de vivre une retraite active au soleil. » Ce sont les mots de la brochure ; dans la réalité : « c’était neuf, propre, sans passé ni futur ». Des maisonnettes toutes identiques et minuscules, au milieu de nulle part et entourées d’un mur qui les isole du monde extérieur. Odette et son mari Martial ont choisi de vivre ici mais très vite, Martial se demande s’ils n’ont pas fait une grosse bêtise car il n’y a rien à faire à part attendre les nouveaux voisins. Marlène et Maxime débarquent à leur tour et malgré leur physique plus sportif et leur personnalité plus arrogante, ils se lient vite d’amitié avec le premier couple… faute de mieux. Quelque temps plus tard, c’est une femme seule qui arrive elle aussi. Seule, cela fait jaser. Mais les cinq finissent par trouver leur compte et ce n’est pas la pseudo-animatrice, Nadine, qui va troubler leur équilibre… si précaire. Le gardien et homme à tout faire veille d’un œil médisant et mauvais sur cette mini-communauté, il ne sait pas encore ce qui l’attend… D’incidents en drames, une routine qui aurait pu être rassurante part en fumée, et c’est le cas de le dire !
Voilà un roman qui ne donne pas du tout envie d’être à la retraite ! Satirique, parfois insolent, rarement tendre, souvent juste, ce texte provocant secoue les clichés et extrait ce qu’il y a de plus vil et de plus détraqué chez l’être humain. Encore une fois, Garnier mêle parfaitement le burlesque au tragique, et c’est délicieux. J’adore, j’en veux encore !
Pensée du gardien : « Evidemment que ça allait foirer leur truc de mettre des vieux ensemble, mais ça aurait été pareil avec des jeunes. Les gens entre eux, ça s’entrebouffe, ça ne peut pas faire autrement, c’est avide, de haine ou d’amour, du pareil au même. »
« La lune avait repris ses quartiers et regardait ailleurs, exprimant par là son profond désintérêt envers cette poignée d’homoncules. »
Et j’ai appris que la France détenait le record mondial de ronds-points… la moitié des ronds-points du monde se trouve chez nous !!!