Cela faisait quelques années que je voulais lire cet auteur très apprécié sur les blogs, le hasard, à la bibliothèque, m’a fait tomber sur son premier roman.
Quatre étés, quatre années espacées d’un intervalle de 10 ans : 1972, 1982, 1992 et 2002. Les acteurs de cette histoire sont nombreux et ressemblent à vous et moi, sur une plage, sous le soleil. L’intrigue est difficile à résumer car les personnages se croisent, se revoient, s’ignorent et s’effacent souvent. Il y a ce garçon solitaire qui en a ras-le-bol de ses parents, sa mère trop influencée par sa meilleure copine, son père gueulard. Il y a cette adolescente fière d’être devenue une femme et d’attirer tous les regards sur elle. Il y a ce jeune homme venu présenter l’amour de sa vie qui, au grand drame de son père, est un homme. Il y a cette femme aguicheuse qui aime « rendre service » aux jeunes hommes émoustillés. Il y a ce type pour qui le rêve américain est omniprésent. Et des années plus tard, on retrouve le fils de ce rêveur agacé par cette histoire sans cesse radotée, on entend le discours du petit ami de la jolie fille pour qui ça a mal tourné, on rencontre femme, amants, enfants dans un enchevêtrement intelligent et audacieux de destinées.
Tout cela pourrait bien faire penser à Vive la marée de Prudhomme et Rabaté, ces va-et-vient sur le sable, ces rencontres, ces œillades, l’oisiveté estivale dans quatre stations balnéaires françaises… mais c’est sans aucun doute bien moins léger que la BD : le lecteur se doit être vigilant parce qu’au final, toutes les histoires se recoupent, chacun y prenant une petite part de responsabilité. J’ai beaucoup aimé cette première lecture de Blondel même si je m’attendais à un véritable lien avec la décennie présentée et même si j’aurais bien aimé en lire davantage (110 pages, tout de même, c’est court !).
Amateurs de cet écrivain, dites-moi, je continue avec lequel de ses romans ?
« Je ne sais pas trop pourquoi je suis venue ici.
Pour changer.
Quinze ans de côtes landaises, c'était trop.
Je voulais changer d'air.
Surtout cette année.
C'est étrange, toutes ces nouvelles possibilités. Traîner dans les boutiques. Marcher le long de la plage. Aller se promener dans les pins. Se lever et n'avoir que soi à penser.
Parfois, ça me donne le vertige. »