L’histoire se passe sur la lune, un flic fait sa ronde quotidienne, il ramène chez lui une jeune fille perdue, il dit bonjour aux quelques personnes qu’il croise, il va prendre son habituel donut accompagné de café au distributeur. Les quelques maigres conversations qu’il tient avec les passants tournent autour de leur retour imminent sur Terre. En effet, tous les habitants de la Lune se font la malle ! Résultat : le flic se retrouve seul avec une serveuse et évidemment, son « taux de résolution des crimes est de 100% » ! Sa demande de mutation est refusée et il vaque à ses non-occupations...
Dans un monde géométrique bleu Klein, la vie est paisible et routinière, mais vide, terriblement vide ! On tue l’ennui en admirant cette belle Terre que tout le monde s’évertue à rejoindre. On a voulu aller sur la Lune, eh bien voilà : on s’ennuie sec ! En toute simplicité, Tom Gauld nous fait rêver à notre belle planète si riche et si colorée. D’abord un peu désarçonnée par l’extrême sobriété du trait, j’ai finalement été séduite par cette ambiance doucettement mélancolique, teintée de sombre résignation. Grâce à cette réécriture futuriste d’En attendant Godot, on sourit, on réfléchit et on est tout contents d’être sur notre belle Terre !
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