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18 décembre 2017 1 18 /12 /décembre /2017 13:42

          Ce gros album de 207 pages suit les pas de Freddie, un mioche de douze ans, qui n’a pas eu de chance : vivant seul avec son père et son frère, il voit son père fuir, du jour au lendemain, pour trouver du travail à Détroit. Son frère se fait arrêter pour agression et vol et Freddie, pour éviter l’orphelinat, décampe le plus vite possible. Il va rencontrer des Hobos, ces êtres en errance qui se déplacent en se cachant dans des wagons de marchandises. Et c’est justement dans un wagon que Freddie va se lier d’amitié avec celui qui se fait surnommer le roi d’Espagne, un type malade et à moitié fêlé mais d’une grande générosité envers le garçon. De rencontres en déceptions, Freddie va apprendre à grandir et à survivre ; le microcosme créé par les Hobos va tour à tour l’adopter et le rejeter

          Récit initiatique par excellence, cette fresque sociale dépeint la vie des miséreux dans les années 30, aux Etats-Unis. L’histoire est prenante et instructive. Freddie, du haut de son innocence, cherche vainement son père, assiste à des querelles entre adultes, participe à l’Histoire avec un grand H avec ses chômeurs, la Grande Dépression et ses types à la Jesse James. Si j’ai regretté qu’il y ait certaines longueurs, j’ai apprécié la force du texte associé à un dessin en noir et blanc qui rend parfaitement hommage à ces êtres marginaux dans une Amérique ébranlée. Les plus : une belle introduction de James Vance qui explique la genèse de l’œuvre et remercie son collaborateur, Dan Burr, et une intéressante postface revenant sur la crise de 1929, les références historiques et littéraires (il y a évidemment du Kerouac et du Mark Twain là-dedans) et même les codes hobos (reproduits ci-dessous). Encore une belle découverte BD !

« j’avais bien sûr réalisé que le monde n’avait pas vraiment changé, ce qui était différent, c’était la façon dont je le voyais. »

« il y avait ceux qui refusaient de se cacher, qui criaient à la face du monde « ça ne peut pas continuer ». Et il  avait les quelques-uns qui avaient trouvé le secret : en restant ensemble, ils pouvaient éviter la destruction totale. Ils arrivaient même à résister. »

 

 

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commentaires

L
La taille de ma pile à lire m'interdit l'accès aux bulles pour l'instant... mais plus tard, pourquoi pas ^_^
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L
pour me tenter par une BD il faut être très persuasive : tu l'as été!
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V
chouette! Merci pour ce joli compliment !
C
Très très intéressante !
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V
mais oui !
J
Un sujet qui me passionne, tu penses bien que je vais noter cet album de ce pas !
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V
il t'irait bien, en effet !
P
Oh la la, je n'ai pas lu de BD depuis des semaines...<br /> Je note celle-ci, grosse BD, mais le noir et blanc est magnifique et le thème m'intéresse.<br /> Bonne semaine !
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V
je ne lis plus grand chose depuis des semaines et ne lire que quelques pages/jour est très frustrant!
A
Une lecture enrichissante.
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V
oui !
N
vraiment intéressant - surtout les codes, que je ne connaissais pas du tout - j'aime beaucoup le titre aussi, même si hélas il n'est pas synonyme de bonheur
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V
l'idée me plaît aussi!
M
Une façon agréable de relire l'histoire de cette période qui ne l'a pas été pour ceux qui l'ont vécu. La Grande dépression a donné lieu à de nombreux romans et BD. Mais je croyais que cette BD était une série...apparemment je me suis trompée. Et je croyais aussi qu'elle avait reçu plusieurs prix ? Merci en tous les cas d'en parler
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V
tu as tout à fait raison : c'est une série de 6 comic books (mais là, j'avais l'intégrale) qui a eu le Prix Eisner en 1989 !
A
Je note pour les références historiques et littéraires. La vie des Hobos dans les années 30, voilà qui n'est pas courant en littérature et BD en plus.
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V
je n'avais, en tous cas, jamais rien lu sur le sujet.
M
Une période indiscutablement riche pour la littérature, mais qui fut horriblement difficile à vivre pour les Américains. Un beau partage, merci !
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V
je t'en prie !