Une énième lecture reçue dans une box…
Aksel Vinding a quinze ans. Il vit à Oslo, il a une sœur aînée Cathrine avec qui il ne s’entend pas vraiment et deux parents excentriques qui se disputent à longueur de journée… jusqu’à un bel après-midi ensoleillé où le conflit conjugal tourne au drame : la mère pour fuir le père, se noie dans le courant violent d’une rivière. Aksel va se réfugier dans la passion qui l’unissait à sa mère qu’il aimait tant : le piano. Il finit par laisser tomber ses études et participer au concours du « Jeune Maestro » où il va retrouver la riche Rebecca, la mystérieuse Anja, la provocante Margrethe Irene et d’autres musiciens adolescents talentueux. Les finalistes font former cette « Société des Jeunes Pianistes » qui donne le titre au roman. Il s’agit maintenant de faire ses débuts, de donner son premier concert et, entre premières amours et désirs inavouables, le trac est à son comble.
Dans cette fin des années 60 où les jeunes écoutaient plutôt les Beatles et les Rolling Stones, nos pianistes font figure d’extraterrestres. Liés par une même passion dévorante, chronophage et même parfois –souvent- malsaine, ils souhaitent restés soudés même si ça n’est pas toujours possible. Le protagoniste, Aksel, tombe amoureux d’Anja, cette jolie fille menue qui garde une vie secrète et cachée, étouffée par une présence paternelle autoritaire mais dotée d’un talent musical prodigieux. Cette ferveur sans limites prend peut-être la place de celle qu’Aksel réservait à sa mère. Toujours est-il que musique, sexualité, amour, mort sont intimement entremêlés dans ce roman initiatique que je conseillerais même à de grands ados ou de jeunes adultes. J’ai beaucoup aimé cette plongée dans l’univers de la musique classique, subtilement accompagnée de la peinture d’Edvard Munch, d’un épervier porteur de mauvaises nouvelles et d’une ambiance sombre et quasi fantomatique. Car le roman n’est pas gai, il est teinté d’un tel pessimisme que je vais laisser passer un petit moment avant de lire la suite, puisqu’il s’agit d’une trilogie ! A noter aussi : l’auteur sait de quoi il parle puisqu’il est avant tout pianiste et compositeur.
Ce roman a obtenu le Prix des Lecteurs du Livre de poche en 2008.
« Deux personnes gentilles et désespérées, qui pensaient trouver l’amour dans le mariage mais n’arrivent pas à vivre sous le même toit. Sans oublier deux enfants anxieux, incapables de gaieté même quand ils sont gais. La voici, la famille Vinding. »
« Nous avons seize ans. La musique pense pour nous. Elle parle pour nous. Nous sommes finalistes. Nous nous amusons – encore. »