J’aime toujours les romans et les BD qui me font voyager. Le hasard m’emmène souvent dans les pays froids depuis quelque temps –et j’aime ça !
Le narrateur et bédéiste Georges est invité à participer à une escapade et un séjour au Groenland. L’objectif est de réunir « des artistes et des scientifiques de renom au sein du plus grand système de fjords du monde. Le point d’orgue de l’expédition sera l’installation in situ d’une œuvre monumentale d’Ulrich Kloster, artiste allemand contemporain internationalement reconnu.» Notre Georges est un trouillard, il imagine le pire (une attaque d’ours, un naufrage, des bestioles sous-marines énormes, …) mais finit par accepter. A bord du bateau : l’artiste détestable par excellence qui ne pense qu’à son œuvre, qui maudit les autres à longueur de journée. Jorn (le sosie du capitaine Haddock !) est plus sympa avec Georges, d’autant plus qu’il a déjà collaboré avec lui dans le passé. C’est d’ailleurs ce qui l’autorise à lui demander de l’accompagner : vivre quelques jours dans une cabane où il a vécu jeune et coécrire une livre. Georges se sent obligé d’accepter avant de réaliser que, si Jorn l’a emmené, au péril de sa vie, dans cette bicoque isolée, c’est en réalité pour y retrouver … des caisses de vieux whisky enterrées là quelque cinquante ans auparavant. Après moult engueulades et beuveries, les deux hommes vont rejoindre le bateau et l’œuvre d’art de Kloster : un immense derrick qui ne fera pas tout à fait sensation dans le sens où le pauvre fou l’entendait…
Deux reproches : tout est fictif alors que je m’attendais à une BD-témoignage comme il en existe tant (allez lire le magnifique Voyage aux îles de la Désolation par exemple !) J’ai tout de même cherché des renseignements sur cet acariâtre de Kloster, en vain, il n’existe pas ! C’est peut-être lié : je n’ai pas non plus aimé le côté artificiel voire caricatural : on a le vieux poivrot, le petit méchant, le naïf maladroit… pas de femmes. Une ressemblance avec l’univers de Tintin plaira sans doute à certains, je pense même qu’on peut aisément faire lire l’album à des enfants (je n’ai pas testé sur les miens). En bref, un avis en demi-teinte pour une lecture qui n’a, somme toute, pas été désagréable. Certaines planches représentant un fjord ou un glacier valent le coup d’œil. Yv a été beaucoup plus enthousiaste.
« 15/20 »