Ça fait un an que j’ai obtenu une mutation pour ne plus être qu’à 7 minutes en voiture de chez moi. C’est pratique, moins fatigant, agréable mais, en plus de l’inconvénient de croiser ses élèves les week-ends et les soirées, au supermarché, à la piscine, au cinéma, au laboratoire…, j’ai découvert le déplaisir d’abandonner les livres audio, moi qui en consommais au moins un par mois, j’ai été frustrée, ça m’a vraiment manqué. Je me suis rabattue sur quelque chose de court… des nouvelles… hum… qui m’ont fait l’année scolaire !
Dix-neuf nouvelles nous emmènent tantôt dans les froids les plus extrêmes, tantôt sur les sommets les plus hauts mais aussi dans un appartement parisien, dans un téléphérique, près d’un barrage en Chine, dans un lit, en Afghanistan, un peu partout ou n’importe où mais au cœur de la vie. Tesson fait l’apologie du « pofigisme », cet état d’esprit russe qui consiste à adopter une attitude positive face à l'absurdité du monde et à l'imprévisibilité des événements. « C'est une résignation joyeuse, désespérée face à ce qui advient. Les adeptes du pofigisme accueillent les oscillations du destin sans chercher à en entraver l'élan. Ils s'abandonnent à vivre. »
Les textes sont lus par l’auteur de lui-même et sa voix parfaitement maîtrisée permet de mettre en valeur les récits aussi divers que variés. Intelligentes, drôles, édifiantes, cyniques, les nouvelles ont toutes ce petit quelque chose qui les classe parmi les meilleures. En revanche, si vous n’aimez que le « feel good », passez votre chemin ! J’ai également apprécié la plume toujours alerte et revigorante de Tesson. J’ai quelques-uns de ses titres dans ma PAL, mais qu’est-ce que j’attends pour les en sortir ?