Tome 1. La vie suspendue.
Cela faisait bien longtemps que je voulais lire ce livre et, suite à mon engouement pour Vango, l’envie se fit encore plus impérieuse.
Tobie Lolness est un petit garçon qui vit dans un arbre avec ses parents. Il mesure un millimètre et demi ; ses concitoyens sont à peine plus grands. L’arbre est leur pays, leur monde. Parce que le père de Tobie, Sim, a découvert un procédé révolutionnaire sans vouloir révéler ses tenants et ses aboutissants, la famille doit s’exiler dans l’endroit le plus humide de l’arbre, les Basses-Branches. Au final, Tobie va s’accommoder de cette vie peu confortable mais il se verra contraint de fuir encore une fois. L’ombre du terrible Jo Mitch amené à diriger l’arbre en surfant sur les peurs des gens, planera sur l’ensemble des habitants et deviendra une menace de premier plan pour la famille de Tobie. Courses-poursuites, traques, ruses et camouflages, le garçonnet doit se montrer malin, d’abord pour sauver sa peau, ensuite pour espérer sauver celle de ses parents. Entre amis, ennemis et traîtres, Tobie frôlera la mort plus d’une fois avant de revenir sur ses anciennes croyances et de découvrir des vérités nouvelles.
L’intérêt de ce roman réside à la fois dans la métaphore de notre monde à nous et dans la personnalité de Tobie. En effet, cet arbre est un microcosme avec ses gentils et ses méchants mais aussi avec ses dangers, avec la menace de sa destruction, la nécessité de le sauvegarder comme un trésor. Tobie est un véritable héros qui collectionne les qualités tant physiques que morales. Il brille de patience et de courage et l’image que je garderai de lui, c’est son attitude dans la grotte. Condamné à passer l’hiver dans une grotte sombre parce que la neige en a bloqué l’accès, Tobie rationne sa nourriture, fait de l’exercice physique et, surtout, pour passer le temps et ne pas devenir fou, il peint sur les murs l’arbre avec toutes ses ramifications, tous ses habitants, tous les souvenirs qui lui viennent à l’esprit.
J’ai aimé cette lecture mais… comment dire… voilà typiquement le genre d’histoire « pour enfants » dans laquelle j’ai du mal à m’y retrouver parce que je préfère la littérature « pour adultes ». Et, (je vais me faire un paquet d’ennemis) j’avais ressenti la même chose quand j’ai lu quelques Harry Potter. J’en saisis parfaitement la qualité, j’en apprécie le style et l’intrigue mais ce n’est pas pour moi. J’ai moins eu cette réaction à la lecture de Vango. C’est tout à fait personnel, si mon fils de 11 ans lisait ce roman, je serais aux anges, Timothée de Fombelle a le don de magnifier ses personnages, d’inventer un monde extraordinaire, d’ouvrir un grand passage au rêve et de susciter des vocations de héros. J’ai particulièrement aimé la fin, lorsque Tobie se trouve mêlé aux Pelés, ces gens exclus de l’arbre. Que de résonances actuelles !
Avant de rencontrer la belle Elisha qui marche pieds nus, Tobie avance trempé dans cet univers moite des Basses-Branches : « La chaussette mouillée brouille les idées et noie le moral. »
« Quand on vit dans la peur, on tombe à chaque pas. »