Il me tardait de découvrir cet auteur et de vérifier ses qualités tant vantées par certains.
Dans un recueil de trois nouvelles, Marcus Malte évoque l’enfance et l’adolescence :
Dans « Le Fils de l’étoile », le narrateur revient sur ses souvenirs : enfant, Mestrel, se retrouve envoyé par ses parents en colonie de vacances. Il déteste ça car il y est raillé et humilié à la fois par les autres enfants mais aussi par les moniteurs… jusqu’au jour où il est fait la connaissance de François. François lui assurera protection et amitié. Lorsque Bénardier qui s’était vertement moqué de Mestrel, mourra empoisonné par des champignons, le garçon ne se méfiera pas. Lorsque, l’été suivant, la mono qui se foutait de Mestrel disparaît avant de se retrouver au fond d’un puits, Mestrel s’interroge.
Dans « Des noms de fleurs », quatre amis qui se sont donné des surnoms de fleurs, luttent à leur manière pour l’écologie et la sauvegarde de la planète. Ils décident, simplement, d’offrir leur vie à leur combat. Nous assistons à leurs dernières minutes de vie.
Dans la dernière nouvelle intitulée « Le père à Francis », c’est par la voix d’un gamin de banlieue marseillaise qu’on découvre la vie d’un homme extraordinaire qui s’est battu pour que des gamins se retrouvent autour du foot. Ou comment décrire les aspects les plus positifs d’un sport fédérateur et salvateur…
A travers ces trois textes, c’est le pouvoir de la jeunesse qui est mis en lumière : une jeunesse dont il faut se méfier, une jeunesse bien plus forte et reconnaissante qu’il n’y paraît, une jeunesse courageuse. Au service de ce thème commun une langue magnifique, élégante, puissante. Elle traduit parfaitement la rencontre entre des forces antinomiques : la vie et la mort, le sublime et le grotesque, le trivial et le rare. Comme je suis contente d’avoir découvert cet auteur !
Première nouvelle : François est l’ange gardien de Mestrel : « Ce qui, pour moi, aurait dû être un véritable calvaire, fut un véritable bonheur. J’étais grisé. La tête m’en tournait. François courait à mes côtés et on pouvait voir sur nos deux visages la même expression d’ivresse radieuse ; Ni le vent ni la pluie qui nous cinglaient ne pouvaient rien contre ça. Notre joie grondait plus fort que le tonnerre. »