Je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin alors qu’on m’avait déjà vanté tous les mérites des vacances au soleil dans le premier magnifique tome de la série…
On regarde par-dessus son épaule, on se retourne, on fait marche arrière, bref, on revient quatre ans plus tôt dans la famille Faldérault, en juillet 1969. Encore une fois, on s’apprête à partir en vacances mais il faut attendre le dessinateur de père, qui peaufine sa BD « Four ». Pépé Buelo gardera la maison et s’occupera des plantes. Et le départ se fait sous une pluie battante toute belge (on lui a fait fortement concurrence au printemps dernier !) dans la magnifique 4L. Les enfants ne sont encore que trois mais Mado couve tendrement le quatrième sous le regard fou amoureux de son mari. On est partis, et sachez que dans la famille, peu importe la destination, l’essentiel est d’y trouver quiétude et soleil. L'auto-stoppeur hippie qui embarque dans la 4L surnommée "mam'zelle Estérel" ne tient pas longtemps parce que les petites routes, les arrêts intempestifs, vraiment, il n'en peut plus ! Après une nuit de camping impromptue dans le potager d’un charmant couple, voilà nos vacanciers rudement bien conseillés et guidés : c’est dans une calanque qu’ils séjourneront. L’endroit est sublime, c’est un pêcheur qui cherche tout le monde en bateau pour aller faire les courses. Julie l’aînée s’adonne à sa passion : se cacher le plus loin possible pour faire pipi, Louis, le plus jeune triche aux cartes et à la pétanque parce que c’est le plus petit, et qu’il a « le droit à un nandicape ! c’est papa qui l’a dit ! » La bonne humeur est omniprésente, on se marre, on bronze, on pêche, on fait du cerf-volant, on s’aime, tout simplement. Ce qui m’a surprise moi qui aie pour habitude de tout gérer, contrôler, minuter, c’est le laisser-aller si enivrant, l’absence totale de contraintes. Les conflits et les courses contre la montre n’ont rien à faire dans ce coin de paradis.
Cet album aurait aussi pu s’appeler « Vacances idylliques » parce que c’est bien le cas. Ce n’est que rigolade, chansons, baignades, farniente et câlins. Si vous rajoutez à cela les premiers pas de l’Homme sur la lune (eh oui, en juillet 1969), c’est de l’or en barre que vous lisez avec un sourire aux lèvres constant. C’est tellement de bonheur que ça file la chair de poule. Mais je bavarde alors que « le bonheur, ça ne se raconte pas» alors plongez-y vite fait en lisant ce cocktail de soleil à l’air iodé.
Merci, « c’est un mot qui rend la vie jolie ».
« Avant on habitait en Belgique, maintenant on habite en vacances ».
« Vous savez ce que c’est ! … les rêves, on les coupe, on les met dans un vase, ça fait joli sur la table du salon !... mais t’as beau changer l’eau tous les jours, tes rêves, ils finissent par se faner. »
« 20/20 »