Nous sommes en août 1973, en Belgique. Toute la famille Faldérault s’apprête à délaisser la maison pour partir vers le Sud. Le départ a été quelque peu retardé par les obligations professionnelles du père dessinateur de BD. Mais ça y est, on y est, entassés dans la 4L : les parents, les quatre enfants et l’ami invisible de l’un d’eux, Tchouki. Les valises sont sur le toit et on chante en attendant de trouver le soleil. Une première escale se fait sur l’herbe, près d’une rivière. Une seconde dans un camping, les vacances s’annoncent joyeuses et légères même si les enfants se demandent pourquoi Maman, Mado, est si souvent triste. L’idylle estivale est interrompue par un coup du fil lugubre : la tante des enfants est morte d’un cancer. Ni une ni deux, on plie bagages et on remonte en Belgique où une pluie battante accueille la famille. Entre le môme fan de Lucky Luke, les deux qui se disputent se critiquant sur leur physique (l’un se fait traiter de « Jane Birkin », l’autre de « Carlos »), et la benjamine toujours gaie qui zozote et aime « niquepiquer », on s’attache très vite aux personnages et à cette famille adorable. Mado voulait quitter Pierre parce qu’elle n’a pas la vie dont elle rêvait mais peut-être leurs aventures vont –elles la faire changer d’avis ?
La plongée dans les années 70 sur des mélodies de Sardou ou de Joe Dassin est purement délicieuse et constitue un vrai atout. J’ai retrouvé un petit morceau du ravissement que j’avais ressenti lors de la lecture de Lydie. Est-ce étonnant ? Non, puisque ce sont les deux mêmes auteurs. Encore une fois, ils flirtent avec la dimension surnaturelle, un monde à part qui serait bienveillant et jouerait le rôle d’ange gardien. J’ai adoré la fin, optimiste et radieuse. Les dessins sont juste parfaits. Oui, parfaits. Je mets la note de 18/20 en prévision d’une suite que je vais lire… tout de suite !
« La vie, c’est grimper tout en haut d’un sapin. Il y a des aiguilles, et les aiguilles, ça pique ! On voudrait bien redescendre, mais c’est impossible. Alors, on continue de grimper. Mais plus on monte, plus les branches sont petites et plus on a le vertige, parce qu’on a peur de tomber, tu comprends ? Beaucoup de gens qui ont peur s’asseyent sur une branche et n’en bougent plus, comme de vieux hiboux qui tournent la tête en posant toujours la même question idiote : « Hou ? hou ? hou ? »
Mes tentateurs que je remercie : Noukette et Jérôme !
« 18/20 »