C’est parce que Mo’ nous a vanté ce Monsieur Fabcaro que j’ai emprunté cette BD et j’ai eu la surprise de constater que Fabrice Erre en est le dessinateur. J’ai, en réalité, confondu Fabrice Erre et J.M. Erre le romancier (de, entre autres, Prenez soin du chien et Série Z) qui n’est autre que son frère !
Don Diego, c’est bien connu, se déguise en Zorro pour régler les conflits et sauver les malheureux et les pauvres. Oui, mais, quand un pauvre ne paye pas ses 3,60 pesos au bistrot du coin parce qu’il est « oun po à la decha en ce momento », qui est la victime, lui ou l’aubergiste ? Zorro rencontre des soucis relationnels, son cheval Tornado ne lui obéit pas du tout, son fidèle compagnon Bernardo le sourd-muet comprend tout de travers et, surtout, Zorro souffre de cette double personnalité qu’il doit cacher à tout le monde. Quand il tombe amoureux de Sexoualidad, la fille du nouveau gouverneur de la province qui vient d’emménager, qu’il la sauve, qu’elle tombe amorceuse de Zorro mais qu’elle exècre Don Diego, rien ne va plus.
Vous l’aurez compris, cet album est une parodie de la série Zorro. Joliment réussie, elle cumule anachronismes, jeux de mots, farces, lapsus. Zorro n’est plus un héros mais un maladroit et un poltron entouré d’incapables. Voilà qui démystifie le personnage… c’est rigolo et divertissant, dommage que ça sente un peu le réchauffé.
Puisque la señora Sexoualidad s’est éprise de Zorro, tous les gars du quartier se déguisent en Zorro. Don Diego rumine : « Voilà que la señora Sexoualidad est convoitée par tout un tas de gens… qui n’hésitent pas pour la conquérir à pratiquer l’usurpation le plus éhontée !!! Me dépossédant du seul trait qui faisait ma singularité, je suis redevenu un individu lambda… quel est le sens de tout cela ? Je me sens tellement seul… »
« 15/20 »