Sur un coup de tête, un jeune homme part vivre et travailler à Johannesburg, pistonné par un copain de son père. L’accueil est jovial mais les innombrables dispositifs de sécurité impressionnent tout de suite l’étranger : la voiture est équipée d’une barre de blocage du volant, d’un blocage verrou du levier de vitesse, d’un bouton arrêtant l’arrivée d’essence au bout de 300 mètres ; les maisons sont toutes entourées de grillages,d’alarmes, de barbelés, de fils électriques. Il vaut mieux ne pas se promener une fois la nuit arrivée. Pourtant, le travail à l’imprimerie et les différentes rencontres qu’il fait lui plaisent. Solidarité, sourires, entraide, restos associatifs font oublier un bref instant les violences du quotidien.
D’abord déstabilisée par le dessin en noir et blanc et ses traits bruts, comme tracés à la va-vite, j’ai vite réalisé qu’il permettait de rendre de manière juste le foisonnement de cette ville si complexe. Ça bouge, ça fourmille de partout, ça frétille, ça danse. Rabaté le souligne à la fin de l’album, la violence qui règne dans la ville est palpable et bien réelle mais « l’énergie folle » et « les rencontres formidables » en font aussi un endroit exceptionnel. Cette BD est le fruit d’une résidence de l’auteur à Johannesburg, en 2001. Un joli petit voyage, un peu trop court à mon goût (pas le meilleur de Rabaté, ça c'est sûr) mais agréable tout de même!
« 15/20 »